Extraits du roman Calvaires
Le premier vous donnera une idée de l’ambiance et des thèmes fantastiques évoqués. Le second aussi ... mais avec un humour très présent dans une grande partie du roman, ce qui constitue selon Eric Chesneau sa "marque de fabrique" et ce qui confère à Calvaires une originalité certaine. Mais jugez-en par vous même en lisant ces deux extraits. Et si vous voulez découvrir ce qui se passe avant, entre les deux, et après ... achetez le roman !
— Johanny n’était pas médecin... Je tente.
— Non, bien sûr. Mais nos travaux se rejoignaient par certains aspects.
Je laisse traîner quelques points de suspension...
— Je me suis spécialisé dans... la douleur !
Son sourire est éclatant. Moi je frissonne...
Comment peut-on se spécialiser dans un truc comme ça ?
— Peut-être avez-vous froid ? Voulez vous que je fasse du feu ?
Il grimace. Me fait penser au grand requin blanc qui se précipite sur Rod Steiger tandis que les jambes de ce dernier s’agitent dans l’eau...
Par réflexe, je caresse la cicatrice dont le cours rectiligne gonfle mon bras.
Il le remarque.
— Vilaine blessure... Elle a dû vous faire mal ?
Non mais, je rêve ! Il joue à quoi, le Bourguignon ? On se croirait dans un vieux film de Tod Browning.
Je me contente de hausser une épaule.
— Une scie sauteuse mal-aimable. Ça lance parfois...
Une chose étonnante que la douleur... Savez-vous qu’un pourcentage infime de Français ne la ressent pas ?
— Je ne suis malheureusement pas de ceux là...
— Ne dites pas ça ! Mieux vaut souffrir que souffrir du manque de douleur !
Je croise les jambes. Sous le ciré, que je tiens sur mes genoux, une petite flaque se forme.
— Franchement, sans vouloir vous vexer, je ne vois pas l’intérêt de souffrir !
— Et pourtant... Si vous avez deux minutes - Je les ai -, je vais vous expliquer. Ne vous inquiétez pas - je ne m’inquiète pas - ça à un rapport avec Johanny et votre présence ici.
Il a dit ici. Je me serais plutôt attendu à ce qu’il dise « en ce lieu... »
On était si bien parti dans le genre Frankenstein...