Extraits du roman Calvaires
Le premier vous donnera une idée de l’ambiance et des thèmes fantastiques évoqués. Le second aussi ... mais avec un humour très présent dans une grande partie du roman, ce qui constitue selon Eric Chesneau sa "marque de fabrique" et ce qui confère à Calvaires une originalité certaine. Mais jugez-en par vous même en lisant ces deux extraits. Et si vous voulez découvrir ce qui se passe avant, entre les deux, et après ... achetez le roman !
Je retiens un sourire. Ce qui n’est pas difficile.
— Je vais essayer de faire simple... Arrêtez moi si je vous parais déborder... Je suis passionné... Et nous nous plaisons, hélas, à user un peu trop de termes puisés dans notre jargon...
Je compatis sans un mot.
— Une des fonctions majeures de notre cerveau, ces quelques centaines de grammes de masse spongieuse qui nichent entre nos oreilles, c’est de veiller à la bonne marche de notre organisme. C’est le Big Brother de notre corps. Il doit être informé de tout, notre cerveau. Il veille en permanence, y compris la nuit. Mais ça je ne vous apprends rien...
Je souris avec la bienveillance de celui qui, sinon sait, tout au moins subodore.
— Il est donc logique, poursuit Bourguignon, que notre cerveau soit également informé de toutes les agressions dont nous sommes victimes. C’est ainsi que la peau, les muscles, les parois des viscères et que sais-je encore sont truffés de micro-récepteurs, des fibres nerveuses reliées à la moelle épinière. Ces nocicepteurs - tiens ça sonne comme un nom de dinosaure, nocicepteur, je pense sans en rien laisser paraître - sont sensibles à la température, aux chocs, aux pressions, aux agressions de substances chimiques... à haute dose. Vous me suivez ?
Je le suis... Mais franchement, qu’est-ce que je fous là alors que je devrais être au chevet de ma 4L agonisante ?
— Bien... En cas d’agression trop fortement dosée, ces fibres lancent des signaux de détresse en direction de l’encéphale. Ces signaux sont déchiffrés par un groupe de cellules cérébrales qui les traduisent en sensations... Ces sensations, c’est la douleur !
Il s’affale sur son siège, visiblement fier de lui et de son cours. Avec son crâne lisse comme une fesse adolescente, il