Le Temple d’or [Firewalker] -- Votre note ?
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Le Temple d’or [Firewalker]

J. Lee Thompson
jeudi 25 mars 2010
par dr frankNfurter
popularité : 5%

Faut-il encore le rappeler aux plus jeunes, le succès de la série des Indiana Jones débutée en 1981 par Les aventuriers de l’Arche Perdue suivi de près par Indiana Jones et le Temple Maudit (1984) inspira plusieurs séquelles plus ou moins honteuses dans les années 80. La Cannon (1) produisit ainsi pour rappel en 1985 le nanar miteux Allan Quatermain et les Mines du roi Salomon avec Richard Chamberlain dans le rôle titre et réalisé par le vétéran J. Lee Thompson (2). L’année suivante Golan et Globus remettent le couvert et font d’une pierre deux coups en produisant la suite des aventures d’Allan Quatermain, cette fois-ci égaré en pleine foire à la breloque dans La cité de l’or perdu, tout en permettant la première (et rare) incursion dans la comédie de leur poulain de l’époque, le grand, le sémillant, le magnifique, l’idole de plusieurs générations, un exemple pour l’humanité, en un mot : Chuck Norris dans Le Temple d’or (VO : Firewalker).

Bande annonce IMG/flv/TempleDor.flv

Le long-métrage s’inscrit sans équivoque dans la veine comique et ceci dès les premières minutes où les auteurs tentent de rendre un hommage burlesque au nauséeux Delta Force sorti quelques mois plus tôt par la même Cannon avec toujours son lot de méchants arabes furibards (mais rigolards, Le Temple d’or est un film familial pour rappel) poursuivant nos deux héros dans le désert. Et doit-on ajouter que le chef de cette escouade de choc criant vengeance et accompagné par une douce mélopée arabo-bontempi est joué par un chinois d’opérette qui non content de nous montrer ses dents et d’être doublé à l’arrache (comme à l’accoutumée) aura l’audace de se lancer dans un des meilleurs placements produit qui m’ait été donné de voir ?

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Firewalker (3) narre les aventures de deux baroudeurs Max Donigan (Chuck Norris) et Leo Porter (Louis Gossett Jr), des hommes, des vrais, des moustachus, amis pour la vie, avides de sensation fortes et à la recherche du fameux trésor qui leur permettra enfin de se retirer au soleil. Un soir dans un bar, se remémorant leurs diverses fortunes, à savoir beaucoup de péripéties et autant de poches vides, les deux amis se font accoster par une dénommée Patricia (Melody Anderson) qui leur propose de faire équipe avec eux, celle-ci détenant une carte au trésor... authentique !! : "c’est forcément vrai puisqu’un homme est prêt à me tuer pour la récupérer [...] il est très dangereux [...] ce n’est pas un homme, il est plutôt une sorte de cyclope à la peau rouge [...] avec de longs cheveux noirs". La providence étant toujours du côté des blondes ingénues, la fine équipe se fait justement, après cette démonstration convaincante et rondement menée, canarder par un homme de main du mystérieux cyclope. Dès lors, Max et Leo sont prêt à porter main forte à Patricia dans sa quête du trésor des... des quoi justement ? C’est ce que notre trio à 66% moustachu va découvrir, en remerciant au passage les trois scénaristes (4) qui ont eu le délicat souci d’éviter toutes digressions inutiles aux spectateurs, le temps de sortir du bar à quatre pattes et que Chuck Norris nous esbaudisse par ses talents de conteur, voici nos amis quasiment au pied de la falaise les conduisant à la caverne indiquée sur la fameuse carte... et ainsi enfin découvrir l’origine du trésor tant convoité.

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Et là, c’est le drame... pas tant que cette carte nous amène dans un coin reculé d’Arizona où notre trio de scénaristes (fous ?) fait un amalgame des plus nanars entre les Aztèques, les Mayas et les colons espagnols le tout perdu dans une ancienne réserve indienne... non l’indicible peur provient lorsque nos aventuriers se font attaquer par des indiens de carnaval en moonboots après la découverte d’une dague mystérieuse... avant de voir apparaitre le visage du terrible El Coyote, le gardien du temple : "un indien de la réserve d’ici, lui il affirme être le descendant d’un grand prêtre aztèque. Cet homme, il est très très méchant, lui, il fait très très peur même à sa tribu, il est dégueulasse..." comme le souligne avec beaucoup de justesse l’aubergiste doublé par un Gérard Hernandez hispanisant en roue libre (5), non sans leur avoir donné l’adresse, après quelques émoluments, d’un "sorcier très très vieux", "un autre homme qui pourrait les aider", un dénommé Grand Aigle. Par contre, ce qu’oublie de préciser notre vénal aubergiste, c’est qu’en plus d’être interprété par Sonny Landham, alias le fameux Billy du Predator de Mc Tiernan sorti l’année suivante, le Firewalker a une autre particularité, il fait certes "très très peur" mais celui-ci n’est pas vraiment borgne ou cyclope comme certaines personnes le prétendent...

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Max, Leo et Patricia doivent dès lors résoudre une énigme bien ésotérique pour le commun des mortels, qui plus est après les légendes contées par un Grand Aigle blagueur, une énigme que résume non sans sagacité le grand Chuck Norris dans un éclair de clairvoyance : "il y a de l’or, des sacrifices humains, cette dague et le soleil", pour arriver à cette conclusion évidente et salutaire : "tout ce que je sais, c’est que s’il n’y a pas d’or dans cette caverne et bien c’est qu’il doit se trouver ailleurs". A ces mots plein de sagesse, Patricia se lève d’un bond guidée par des forces occultes et avec la dague trouvée, pointe l’endroit où doit se trouver le trésor sur une carte imaginaire de l’Amérique centrale, c’est à San Miguel ! Scène d’autant plus mémorable que celle-ci nous permet de profiter une fois de plus des leçons d’histoire-géo prodiguées par la paire Golan-Globus... que ce San Miguel soit inventé de toute pièce pourquoi pas, mais que ce dernier soit placé à l’est de l’Honduras, c’est autre chose... (6)

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Voici donc nos trois aventuriers en partance pour San Miguel avec son lot de poncifs et de clichés sur la population locale, avec en particulier une antipathie incompréhensible envers les citoyens du monde libre... mais Chuck Norris saura trouver les arguments qui feront mouche pour faire changer d’avis les plus récalcitrants, la multiplication des pains et des sidekicks n’ayant plus aucun secret pour ce disciple de la fraternité virile. Mais je rassure ses amateurs et à l’instar de l’éditeur du DVD, je ne saurai profiter de leur sensibilité trop longtemps au profit d’un quelconque suspense : Max et ses deux amis résisteront face à l’adversité et vaincront le sinistre Firewalker .

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Paradoxalement ou non à la lecture des précédents paragraphes, Le Temple d’or de J. Lee Thompson reste sans aucun doute l’un des meilleurs films de Chuck Norris. Un mauvais film sympathique surfant sur la vague des comédies d’aventure fantastique de la paire Spielberg/Lucas, le budget et le talent en moins. Pourtant, on a beau resté affligé par les gags et les situations caricaturales, l’entreprise reste éminemment sympathique, Norris et ses acolytes faisant preuve de suffisamment de recul pour ne pas se prendre au sérieux... fait rare dans la filmographie de notre moustachu préféré.

Le Temple d’or ou le nanar d’aventure sympa.

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(1) A ces mots le cinéphile, ou tout du moins celui qui prétend l’être, posera un soupir teinté de nostalgie.

(2) Ce cinéaste anglais a qui l’ont doit des classiques du cinéma hollywoodien tels que Cape Fear (1962), Les canons de Navarone (1961) ou Taras Bulba (1962) termina sa filmographie avec pas moins de huit films avec Charles "Vigilante" Branson, tous produits pour la plupart par la paire Golan/Globus dont Le justicier de minuit (VO : Ten to Midnight) et celui concluant la tétralogie Death Wish : Le justicier braque les dealers... tout un programme pour un réalisateur né en 1914.

(3) Le titre originel du film provenant du gardien du temple surnommé El Coyote... avec comme mention utile pour la suite, le dit temple est tout sauf d’or, il fallait comprendre le temple au trésor d’or... pouf pouf...

(4) Pour la postérité : Norman Aladjem, Robert Gosnell & Jeffrey M. Rosenbaum.

(5) Qui en profitera par la même occasion pour doubler par la suite le pilote de l’avion... (un forfait sans doute, moitié moins cher sur le second doublage...).

(6) J’en viens à me demander si les scénaristes n’ont pas confondu les Mayas avec les Incas pour situer ce San Miguel de pacotille en Honduras... ou alors Leo joue au savant alors qu’il n’y connait que dalle... ça se tient aussi.



Portfolio

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Commentaires  (fermé)

Logo de dr frankNfurter
jeudi 25 mars 2010 à 22h37, par  dr frankNfurter

Bon alors de deux choses d’une.
1/ comment ça cette époque est heureusement révolue ?!!! Je préfère cent fois le Chuck époque Cannon que celui plus consensuel qui le fit connaitre chez la ménagère de moins de 50 ans
2/ Oui bon, Walker ça va faire 15 ans qu’il parasite le PAF dominical... mais que ne ferait-on pas pour avoir notre dose de sidekicks hebdomadaires ? ^^

Logo de Didier Giraud
jeudi 25 mars 2010 à 22h14, par  Didier Giraud

Chuck Norris ... Golan / Globus ... toute une époque...
Qui est heureusement révolue ... sauf le dimanche sur TF1, en début d’après-midi !
Quand en finirons-nous avec Walker Texas Ranger ???

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