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Extrait de Dédale Vers l’Empyrée

Cédric Desseaux
jeudi 6 mai 2010
par Didier Giraud
popularité : 5%

Résumé officiel (dernière de couverture) : Le Malaise foudroie sur Terre. Les survivants s’organisent comme ils le peuvent, se comptent dans l’angoisse sans savoir si demain les rassemblera encore. Epidémie de déprime, suicides, multiplication des internements psychiatriques... De toute façon, quand est survenu le "décembre noir", tout le monde a su qu’il était bien trop tard. Mais c’était sans compter sur l’Organisation, le pouvoir en place, qui déporte et expérimente : il fabrique l’homme de demain. Depuis une communauté d’insurgés s’organise une fuite éperdue. En rédemption, Vernon embarque Léa, Gianlucca et les mômes trafiqués, au péril de leurs vies, pour découvrir la vérité...

– Je n’ai plus conduit depuis trois ans. La dernière fois, c’était pour me rendre ici même. J’ai fait le reste du voyage à pied ; j’ai planté la bagnole dans un fossé au-dessus de Goncelin. J’étais fatiguée, trop pressée d’arriver…
Elle émet un rire nerveux.
– Tu le seras tout autant ce soir, lance Gianlucca sur un ton badin. Prends ton temps, ma grande, prends ton temps... Qui va piano va sano, hé !
– Tout ira bien, ajoute Clémence, c’est toi qui l’as dit.
Échange de clins d’œil dans le rétroviseur.
Léa se mord les lèvres et met le contact. Pincement au cœur. Elle ne reverra sûrement jamais Allevard.
Sur les conseils de Vernon, ils empruntent un détour pour quitter le village. Parvenus à Pontcharra, ville morte comme tant d’autres, ils traverseront la vallée. S’ensuivra une nationale rectiligne menant au Touvet.
La nuit est d’encre épaisse. Les nuages bas cachent les étoiles et la lune. La route longe le Bréda, sinueuse, et s’enfonce dans des gorges austères. Comme pour parfaire l’ambiance, un orage d’été éclate. Les essuie-glaces jouent un concerto captivant. Motivés, concentrés, tous émettent un vœu.
Tous, sauf Vernon.
Le Québécois est tendu, regard braqué sur la route qu’il jurerait investie par une légion aux aguets. Comme s’il devait lire l’avenir immédiat, il sonde la nuit comme on recherche un prédateur embusqué. Tous parviennent encore à faire abstraction de son attitude. Ils devinent néanmoins une pensée sous-jacente qu’ils ne parviennent pas à saisir et cela les perturbe.
Les fugitifs estimaient être en sécurité jusqu’à Détrier, son carrefour, son relais routier fantôme, sa nationale joignant Isère et Savoie. Ils n’ont toujours pas quitté les gorges que les talkies-walkies crachent déjà :
– Véhicule en approche, mon adjudant…
La route est surveillée par quelques veilleurs isolés. Durando réagit :
– Vernon ! Signale-toi ! Invente un numéro d’immatriculation à quatre chiffres que tu mâcheras et présente, immédiatement après t’être assuré de la connexion, les raisons de ta présence… N’oublie pas que notre destination ne peut s’appeler que « plateau ! »
Retour à des temps anciens pour Vernon : les rendez-vous clandestins, les barrages, les contacts avec les soldats corrompus s’assurant de toucher leur commission. Il marmonne :
– Ici 8-4-8-5…
Puis plus clairement :
– Me recevez-vous ?
– Très mal. À vous.
– Escorte de trois insurgés jusqu’au Plateau.



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