Le Choc des Titans (Clash Of The Titans) -- Votre note ?
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Le Choc des Titans (Clash Of The Titans)

François Leterrier
lundi 30 août 2010
par Didier Giraud
popularité : 5%

Hollywood ayant abandonné depuis longtemps toute velléité culturelle, il ne serait pas pertinent de pointer les écarts entre l’histoire de Persée, Méduse et autres protagonistes du film d’une part (sauf les plus grossiers) et la mythologie grecque d’autre part. Ce qu’on demande à un film comme Le Choc des Titans, c’est de nous divertir, pas de retranscrire avec exactitude les épopées d’Homère. Mais Le Choc des Titans de François Leterrier est-il un bon divertissement ?

Bande annonce IMG/flv/LeChocDesTitans2010.flv

La mythologie grecque, c’est une sorte de mélange entre les Feux de l’Amour puissance 10 et l’univers des super-héros Marvel ! Voyez plutôt ... après une introduction (sans grand intérêt pour le bon déroulement du film) dans laquelle on nous rappelle que les Dieux de l’Olympe on renversé leurs créateurs (les Titans) avec l’aide d’une créature appelée le Kraken, on en arrive aux histoires de famille, particulièrement croustillantes, des dieux en question.

Zeus (qui, rappelons le, est tout de même marié à sa sœur Héra ...) rend visite un soir à Danaé en ayant pris soin de prendre l’apparence de son mari Acrisios (c’est plus pratique !) ... et c’est ainsi que nait Persée. Pas content, le mari en question tente de se venger et Zeus le punit en le transformant en monstre ! Persée, lui, ignore tout de ces événements. Il est récupéré par un pêcheur, Acrisios ayant décidé de jeter le bébé avec l’eau du bain ainsi que sa mère (qui n’y survivra pas) et est élevé comme un simple mortel.

Mais une fois devenu adulte, Persée va se retrouvé mêlé à une guerre entre les Dieux et les Hommes. Ces derniers renient Zeus, abattant sa statue colossale et celui-ci, en guise de représailles, décide de réveiller le Kraken. Une jeune femme, Io, parvient alors à persuader Persée de partir dans une quête qui l’amener à rencontrer des djinns, les 3 sorcières du Styx, Pégase, Méduse et à visiter les enfers d’Hadès...

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Difficile de ne pas sourire devant ce joyeux mélange des genres. Un kraken dans la mythologie grecque, c’est nouveau ! On pensait que les épées magiques étaient plutôt du domaine de l’Heroic Fantasy... de même que cette petite communauté (mais sans anneau ...) qui se forme autour de Persée pour l’aider dans sa quête. Et que dire de ces Djinns, qui n’ont rien à voir avec la mythologie grecque, pas plus d’ailleurs que ces scorpions géants (déjà présents dans la version de 1981 et fort bien réussis au demeurant). Mais ça, ça passe encore ...

Ce qui passe moins bien, c’est tout le reste. Des effets spéciaux ratés, à l’exception notable du combat contre les scorpions et contre le kraken ; Un Sam Worthington qui ne semble absolument pas concerné, après avoir pourtant été brillant dans Terminator Renaissance et Avatar ; un Liam Neeson à la limite du hors-jeu, dans un personnage en total décalage entre ses actions (perverses et cruelles) et une apparence de dieu grec bienveillant et paternaliste ; Des doublages qui frôlent le ridicule (je veux bien croire que les vapeurs méphitiques des enfers puissent abimer les cordes vocales, mais quand même... cet Hadès est grotesque) ;

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Comparer ce Choc des Titans à l’original de 1981 n’est peut être pas pertinent, tant il y a d’écart entre les techniques utilisées pour les effets spéciaux. Ceux du pourtant génial Ray Harryhausen étaient déjà démodés à la sortie du film... ce qui ne l’a pas empêché de connaître un beau succès commercial. Ceux du film de François Leterrier sont bien actuels, mais à la différence de ceux d’Harryhausen, ils n’éveillent chez le spectateur aucun émerveillement, aucune poésie, aucune nostalgie, aucun charge... bref, ils sont à côté de la plaque et ne servent à rien !

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En revanche, comparer Le Choc des Titans à Percy Jackson est bien plus instructif ... car on se rend compte qu’en relatant presque exactement les mêmes évènements (jeunesse de Persée, rencontre avec les sorcières du Styx, combat contre la Méduse, voyage aux enfers) avec les mêmes personnages, c’est le film destiné à la jeunesse qui tire le mieux son épingle du jeu ! Et Sean Bean en Zeus et Uma Thurman en Méduse, c’est quand même autre chose... Peut être parce que le film de François Leterrier manque cruellement d’humour, peut être aussi parce que François Leterrier, qui avait pourtant réussi le reboot de Hulk, n’a pas le talent de Chris Columbus.

Alors pour répondre à la question initiale, Le Choc des Titans est-il un bon divertissement ? Disons que c’est un divertissement ...

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Commentaires  (fermé)

Logo de dr frankNfurter
lundi 30 août 2010 à 11h42, par  dr frankNfurter

Contre chronique !!!!!!! :-D

Le défaut trop souvent évoqué, maintes fois entendu et avouons-le facile, serait que le film de Louis Leterrier s’affranchisse trop de la mythologie grecque. Nos trois scénaristes en chef : Phil Hay, Matt Manfredi et Travis Beachnam n’ont-ils pas hésité au contraire une seule seconde à... dépoussiérer ces antiques histoires de coucheries, de trahisons et de combats homériques pour en tirer un film d’action haletant et sans temps mort ? De même, ce serait oublier un peu vite le premier Choc des titans réalisé par le vétéran Desmond Davis datant de 1981 et écrit par Beverley Cross ( Jason et les Argonautes ). Le mythe de Persée avait lui aussi subi quelques tranches sévères de la part du scénariste de l’époque (1), par soucis de simplicité sans aucun doute, la mythologie grecque n’étant pas non plus réputée pour sa cohérence. Cela étant, notre nouveau trio eut les coudées encore plus franches, n’hésitant pas à y inclure d’autres personnages mythologiques autres que grecques, quelques raccourcis scénaristiques en guise de clichés populo-hollywoodiens et une nouvelle histoire non plus basée sur le mythe originel de Persée, mais plutôt une réécriture (portnawak ?) du scénario de Cross.

Après une introduction grandiloquente, au bon souvenir des péplums et récits d’antan, nous narrant à la sauce hollywoodienne la naissance de l’Olympe (2), Le choc des Titans new look nous propose un instant de connaitre les us et coutumes des rois sous l’Antiquité, en particulier ceux qui durent subir les nombreux élans extra-conjugaux de Zeus, ce dernier prenant souvent l’apparence des maris pour mieux arriver à ses fins. Acrisios trompé, meurtri dans sa chair décide dès lors de jeter à la mer son épouse Danaé et le jeune bâtard demi-Dieu dans un sarcophage, enfant qui sera recueilli par le pêcheur Spyros (Pete Postlethwaite), et désormais seul survivant de cette tragédie. Notre trio magique aura donc décidé de sacrifier la mère du jeune Persée au profit d’un couple de pêcheurs en mal d’enfant, lui inculquant au passage la morale de cette histoire gorgée en testostérone envers les fourbes puissants : Un jour, quelqu’un devra s’insurger. Un jour, quelqu’un devra dire : "Assez", le tout sous l’œil circonspect et vitreux de notre futur héros (Sam Worthington) au charisme de merlu (3).

Mais notre famille, non contente de n’être pas très douée pour la pêche et de jouer de malchance, se voit le privilège d’être funestement au mauvais endroit, au mauvais moment ; les soldats d’Argos détruise une statue géante de Zeus au loin sur une falaise, au risque de subir un châtiment divin en remerciement pour cet acte provocateur. Et ce qui devait arriver, arriva, Hadès (Ralph Fiennes), cette fois-ci, prestataire de service pour son ainé libidineux, venge l’irréparable, les harpies du dieu des Enfers massacrent les soldats et coulent au passage l’embarcation de la Persée family. De nouveau, Persée, seul survivant, peut désormais, certes un peu tardivement, comprendre la portée des mots blasphématoires de son père adoptif et clamer sa vengeance à l’égard de ce dieu égoïste, qui n’est autre que son véritable géniteur. Persée est colère. Persée est vengeance. Mais Persée est surtout prisonnier des soldats d’Argos...

Au delà des cieux, Zeus (Liam Neeson) à l’image de son fiston, dont il ignore l’existence (et inversement), est lui aussi colère, vengeance et accepte le coup de main de son frère Hadès pour remettre un peu d’ordre, le bâton ayant toujours fait ses preuves quand il s’agit de rappeler aux petits gens leur misérable condition.

Et Argos fête sa victoire à la Pyrrhus (du pauvre), un massacre de ses propres soldats pour une noble cause, que leurs souverains puissent enfin avoir le droit de vie ou de mort sur la plèbe, sans l’avis de près ou de loin de ses oisifs bourrés à l’ambroisie. Puis enivrée par cette brillante preuve de leur suprématie, synonyme de déclaration d’émancipation, la reine Cassiopée, telle la dernière gourdasse sur un rocher profitant de ses (derniers ?) privilèges de poule de luxe, vient à comparer la beauté de sa fille chérie Andromède à celle d’Aphrodite. Une déclaration maladroite, une de plus, celle de trop (4). Cassiopée aurait pourtant dû se souvenir que les oreilles des dieux trainent un peu partout en ce bas monde. Hadès de retour, son contrat d’intérim étant désormais officialisé en hauts lieux, décide dès lors de régler son compte à cette écervelée à la langue bien pendue et de s’occuper des derniers soldats qui auraient survécus à sa précédente attaque. De même, sa condition d’être immortel l’obligeant en quelque sorte à soigner ses sorties, tout comme ses entrées, Hadès fait d’une pierre deux coups en annonçant à l’audience déicide et incrédule que si le prisonnier situé au fond de la salle a survécu à son attaque mortelle, ce n’est point grâce au fumet fortement iodée qui se dégage de sa personne, mais plutôt du fait de sa nature de demi-dieu, et le fait de partager donc le même patrimoine génétique que leur ennemi déclaré, Zeus. Une nouvelle relativement réjouissante de prime abord, l’exécution des traitres faisant partie en ces temps reculés des festivités appréciée par la foule, mais de courte durée, car Hadès déclare aussi la fin prochaine d’Argos à la condition du sacrifice d’Aphrodite, sauvant ainsi la cité antique des tentacules du terrible Kraken.

Le héros est mal en point, tout va de mal en pis, ce dernier ayant même le privilège de passer du stade de prisonnier anonyme à celui d’ennemi public. Au fond du trou, Persée reçoit une visite qui changera sa destinée à tout jamais. La belle Io (Gemma Arterton) lui révèle le mystère de sa naissance, celle-ci veillant sur lui depuis ce jour (5), et que seule la destruction du Kraken pourra le venger de l’unique responsable de la mort de sa famille, Hadès. Io, sachant être très convaincante (...), réussit à faire incorporer Persée à la troupe d’élite du roi Cépheus. La quête de notre héros peut enfin débuter, direction les trois sorcières du Styx...

Non content de réduire le récit à une accumulation de scènes "chocs", Louis Leterrier réussit là où d’autres ont... réussi, réaliser un film d’action artificiel rehaussé par des personnages ridicules (seul celui de Draco joué par le danois Mads Mikkelsens arrive à la rigueur à sortir son épingle du jeu, un rôle sans surprise mais moins grotesque que ses petits camarades, la palme revenant au chevalier du zodiaque Liam Neeson), des situations convenues et ratées incapables d’apporter une quelconque nouveauté ou tout du moins d’affirmer sa fonction première de divertissement (comme l’apport comique des sidekicks menés par le français Mouloud Achour ou la présence mystérieuse des Djinns, sorte de chewie mystico-minéral pouet-pouet complètement à côté de la plaque)... et cerise sur le gâteau, un duo gagnant en la présence du morne Sam Worthington (6) et de sa bonnasse tartignole de service, Gemma Arterton.

Bref, encore un remake inutile dont le seul attrait est de constater, et ceci dès l’Antiquité, la présence de croqueuses d’éphèbe (à l’œil vitreux ici présent, faut-il le rappeler...), pour le reste le kitsch a laissé sa place à un plat fade qui se paye même le luxe d’être raillé par Michael Bay.


(1) Dans la mythologie, Persée tue la Méduse à la demande du roi de Sérifos et c’est au retour de son voyage qu’il croise, en Éthiopie, Andromède promise en sacrifice à un monstre marin (point de Kraken), sa mère Cassiopée ayant comparé sa beauté à celle des Néréides (et pas à celle de Thétis ou une autre divinité hellénique).

(2) Où on en vient à être presque nostalgique de la version cheap proposée par la Cannon via leur Hercule avec Lou Ferrigno...

(3) Rappel 2 : quand le merlu a l’œil vitreux, sa fraicheur est des plus contestables...

(4) Il faut voir le regard que lui porte son roi à l’écoute de cette énième et finalement funeste boulette, le pauvre homme, non content de devoir supporter les conséquences de sa soif de pouvoir, doit composer avec la crétinerie de sa reine de femme.

(5) La belle affaire, on ne peut pas dire que ça ait porté chance à notre brave Persée...

(6) Qui avait pourtant réussi à jouer les personnages "charismatiques" précédemment, encore faut-il partager l’affiche avec un anémié de compétition tel Christian Bale (cf Terminator 4 ), seul pour tenir la barque, c’est déjà plus difficile mon cher Sam...

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