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Massacres dans le train fantôme

Tobe Hooper
samedi 8 janvier 2011
par dr frankNfurter
popularité : 7%

Entre son adaptation du roman de Stephen King Salem’s Lot (Les vampires de Salem) pour la télévision et sa future collaboration avec Steven Spielberg sur Poltergeist (1), le cinéaste du retentissant The Texas Chain Saw Massacre (Massacre à la tronçonneuse), Tobe Hooper, signe avec The Funhouse en 1981 un film d’horreur loin d’être aussi facile qu’il n’y parait, contrairement à ce que pourrait laisser transparaître son titre français.

Force est de constater et non sans une agréable surprise, cette production Universal va en effet à l’encontre du cahier des charges que tout bon ersatz du film de Carpenter se doit malencontreusement de copier sans vergogne et originalité. La première scène du film est à ce propos un exemple parfait de cette volonté de se démarquer du reste des futurs suiveurs, Hooper rend directement hommage aux deux films fondateurs du genre, Psychose et La nuit des masques (2), un hommage (très) appuyé pour mieux par la suite solder les comptes en quelque sorte ?

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Contre l’avis de ses parents, la jeune et farouche Amy (3) sous couvert d’aller au cinéma, va avec son nouveau petit copain Buzz et son amie Liz, accompagnée de sa tête à claques préférée Richie, à la fête foraine qui vient tout juste d’arriver en ville. Ainsi malgré le conseil avisé de son paternel lui rappelant les disparitions mystérieuses de l’année précédente coïncidant étrangement avec la venue de ces étrangers forains, les quatre adolescents partent s’encanailler loin de cette tutelle pesante et liberticide. A eux les joies de la fête foraine et son lot d’attractions jubilatoires tels que Madame Zena, diseuse de bonne aventure de son état (voire plus moyennant finance, mais n’allons pas trop vite...), du fameux freak show que toute bonne fête se doit d’offrir, ou de se faire frétiller la rétine à la vue d’une poignée de strip-teaseuses à la fraîcheur quelque peu flétrie (4), avant finalement de goûter au grand frisson dans le terrible train fantôme, lieu ou plutôt prétexte idéal pour rapprocher les corps d’adolescent encore en émoi devant tant d’émotions... débordantes.

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Richie toujours prompt à prouver à l’assistance son potentiel et ses bonnes idées propose au petit groupe de passer la nuit dans le dit train fantôme, les ambiances horrifique en carton pâte provoquant chez notre sémillant binoclard à chemise à carreaux des envies, enfin des pulsions que seules son amie Liz pourra calmer. Non content de jouer les voyeurs amateurs de chairs flasques, nos jeunes aventuriers aperçoivent à travers les planches du parquet une prestation scénique de Madame Zena connue des seuls initiés pouvant mettre 100 dollars sur la table. Une représentation agitée où le poignet expert de la voyante sera mise à contribution et néanmoins nullement appréciée à sa juste mesure par le client masqué, déguisé en créature de Frankenstein, ce dernier étant plus doué à briser le cou de la voyante que de réfréner une précocité séminale involontaire et donc incontrôlée. Témoins malheureux de ce piètre divertissement érotique, Amy et ses compagnons tentent dès lors de s’échapper (en découvrant un peu tard les dangers inhérents au voyeurisme)... or c’était sans compter sur le pouvoir de nuisance de Richie et sa capacité à se faire repérer par le propriétaire des lieux et père de la créature masquée...

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En dépit d’un titre français tout droit sorti de la tête d’un distributeur qu’on taxera poliment de peu inspiré (5), ce Funhouse de Tobe Hooper s’il s’inscrit dans une veine classique, reste à part de par son traitement, le cinéaste étant plus attaché à créer des ambiances qu’à jouer la carte du gore à tout prix... au détriment de l’action puisqu’il faudra attendre presque une heure avant de plonger véritablement dans l’épouvante, détail étonnant de la part réalisateur de Massacre à la tronçonneuse ... Néanmoins, si le spectateur attend autre chose qu’une boucherie sur pellicule, celui-ci pourra justement apprécier l’originalité du lieu présenté et le soin apporté à créer une ambiance glauque et malsaine mise en lumière par la photographie travaillée d’Andrew Laszlo, les maquillages de Rick Baker et les différentes scènes distillant cette atmosphère particulière oscillant entre le macabre et le grotesque. L’autre point à rapporter et à souligner est sans conteste l’histoire, à l’opposé des poncifs provenant des copies carbones maltraitant le scénario originel d’ Halloween . Celui de Larry Block évite tout écart grossièrement réactionnaire ou simpliste, essayant même quelques diversions bien venues comme la présence du jeune frère d’Amy dans la fête foraine (quoique sous-exploitée), la relation entre le père et la créature ou une héroïne se démarquant des habituelles vierges crieuses (gueulardes ?).

The Funhouse , film certes daté mais qui s’inscrit dans les thématiques propres à son auteur, quitte a devenir un classique du film d’horreur de nos jours... dans l’ombre de son glorieux aîné texan.

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(1) Spielberg à l’époque de The Funhouse avait déjà proposé à Hooper de travailler avec lui sur un projet nommé Night Skies , ou l’histoire d’une famille de fermiers en proie à une invasion extra-terrestre. Bien que le projet restera dans les cartons (en partie à cause du refus de Hooper à le réaliser, mais dont on retrouvera des traces scénaristiques dans les prochaines productions Spielberg à savoir Poltergeist et Gremlins ), celui mutera en une version grand public (qui a dit cul-cul la praline ?), véritable succès mondial plus connu sous le nom d’ E.T.  !

(2) A force de le répéter (en attendant un prochaine fois radotage), je crois qu’on a tous bien compris que ces deux films doivent être vu et revus pour tout amateur de slasher qui se respecte.

(3) Enfin pas trop tout de même, disons que des quatre protagonistes ou héros, Amy est la seule vierge... et donc forcément seule survivante du carnage annoncé ?

(4) Mais quand on ne paye pas la performance de ses naïades à la fesse molle et à la poitrine newtonienne, l’alternative de voir ce morne spectacle à travers un trou, soit un premier saut vers cette émoustillante pratique que l’on nomme voyeurisme, tend à rendre l’entreprise plus agréable, tout du moins plus attrayante.

(5) Ou adepte de publicité mensongère, puisque de massacre il n’y aura que quatre victimes parmi les "innocents".



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