Chasse à Mort (Watchers)
Encore une fois, les laboratoires du complexe militaro-industriel américain ont fait une boulette ... A coup de manipulations génétiques, des chercheurs ont réussi à produit deux créatures d’exception, censées servir l’armée américaine. Un chien d’une intelligence exceptionnelle, baptisé Einstein et un animal doté de capacités physiques extra-ordinaires, qu’on appelle L’autre. Le premier a été l’objet de tous les soins, de toute l’affection des chercheurs... alors que le second, pour développer son agressivité, a subi privations et violence. Lorsque les deux s’échappent, l’Autre n’a qu’une idée en tête : retrouver Einstein pour se venger. Et comment le chien pourrait lui échapper, alors qu’un étrange lien télépathique semble s’être développé entre eux deux ?
Lorsque Einstein croise le chemin de Travis Cornell, un vétéran des commandos un peu trop solitaire pour ne pas craquer devant les bons yeux du golden retriever, tout semble s’arranger pour le chien. D’autant que Travis fait peu de temps après la connaissance de Nora Devon, une charmante jeune femme. Le couple ne tarde pas à découvrir les étonnantes capacités d’Einstein et tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes ... mais l’Autre se rapproche. De même que Vince Nasco, un agent chargé d’éliminer l’Autre et le chien... et tous ceux qui auraient pu les approcher.
Evidemment, on pourrait ironiser sur le dur au coeur tendre qui tombe amoureux de la faible femme, du gentil chien-chien qui les fait fondre tous les deux, sur le tueur sadique à leurs trousses et tous les clichés du genre développés par Dean Koontz dans ce roman.
Mais on pourrait tout autant mettre en avant l’habileté avec laquelle il développe son intrigue, plutôt originale à l’époque à laquelle le roman a été publié. De même qu’il faudrait souligner la richesse de la psychologie de ses personnages et des relations qui vont se nouer entre eux, qui vont bien au delà de ce qu’on pourrait supposer.
Et surtout, il faut féliciter Dean Koontz pour le personnage du chien Einstein - car c’est bien d’un personnage qu’il s’agit - qui est le véritable héros de son roman ! Cela peut sembler facile tant on a été habitué, sur petit écran surtout, à des personnages de chiens-héros, de Lassie à Rin Tin Tin. Mais dans la littérature, c’est une autre histoire (à l’exception de l’extraordinaire Fluke de James herbert) et tout le mérite de Dean Koontz dans Chasse à Mort est de rendre crédible cet incroyable golden retriever auquel il ne manque que la parole... et encore !
On oublie donc très vite les quelques clichés pour se concentrer sur le récit, qui devient au fil des pages de plus en plus passionnant, puis surtout de plus en plus émouvant, avec des personnages particulièrement attachants. Ce n’est pas le cas de tous les romans de Dean Koontz, cela mérite donc d’être signalé !
A noter l’existence d’une adaptation cinématographique, Watchers, qui malheureusement ne retient que les clichés en y ajoutant, en plus, un personnage d’adolescent qui ne fait qu’affaiblir le récit, et dont le principal intérêt est la présence de Michael Ironside, toujours aussi excellent dans les rôles de méchant !
