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Le Miroir de Cassandre

Bernard Werber
vendredi 22 juillet 2011
par giraud
popularité : 6%

Cassandre Katzenberg est une adolescente bien étrange, dotée du pouvoir d’apercevoir parfois l’avenir... mais elle ignore tout de son passé, ayant apparemment perdu la mémoire lorsque ses parents ont été victimes d’un attentat. Décidant de s’enfuir de l’école dans laquelle elle a été placée, afin de partir à la recherche de son passé, elle va découvrir un monde inconnu et étonnant, celui des clochards... et avec, elle va tenter de sauver le monde d’un avenir effrayant. Mais qui la croira ?

Il est toujours étonnant de constater les réactions que provoque la sortie d’un nouveau Werber, en particulier la violence des propos de certains "blogueurs" et des internautes. Ce qui est encore plus étonnant, c’est de constater qu’en dépit de leurs avis très négatifs, tous ces gens continuent à lire Werber ! On a un peu envie de leur dire : mais si vraiment cela ne vous plait pas, lisez donc autre chose !

Peut être auraient-ils voulu qu’après Les Fourmis, Werber se lance dans "Les Cafards", puis "Les Termites" ou "Les Moustiques" ... mais non, désolé, l’auteur a choisi une autre voie et il serait peut être temps d’en prendre son part.

Je fais partie de ceux qui avaient apprécié les Thanatonautes, ainsi que le cycle des anges et des dieux. Mais l’ensemble ressemblait quand même un peu à un exercice de style finalement assez vain et qui, en outre, privilégiait la forme au fond...

En revanche, avec le Miroir de Cassandre, j’ai le sentiment que l’écrivain refait surface et passe la vitesse supérieure. C’est frappant dès le début : fini le monde des anges, des dieux ou des scientifiques farfelus : bienvenue dans l’univers crade et puant d’une vaste décharge publique, peuplée de SDF alcooliques et vulgaires.

C’est en quelque sorte un nouveau Werber, peut être plus social... et en tout cas nettement plus ancré dans les réalités de la société d’aujourd’hui. Pauvreté et exclusion, terrorisme et même (et surtout) réelle réflexion politique sur le refus de voir la vérité en face et son corollaire, le choix quasi-délibéré de privilégier le court terme, quand bien même on est conscient que les décisions prises seront désastreuses à long terme (selon le bon vieux principe du "après moi, le déluge")...

On pourrait dire que cette évolution écologico-sociale est dans l’air du temps et que Werber ne fait que suivre le courant, mais ce serait faire preuve d’une belle mauvaise foi, ou à tout le moins d’une méconnaissance des travaux de l’auteur. Et ce serait lui faire un bien mauvais procès, car si on prend la peine d’aller jeter un oeil au site internet de l’Arbre Des Possibles (qui existe depuis déjà quelques années), on se rend compte que sa réflexion sur le sujet, mais peut être aussi sa volonté de contribuer - sait-on jamais ? - à l’élaboration d’un avenir différent, ne datent pas d’hier.

Cela dit, Le Miroir de Cassandre reste du Werber, avec ce que cela suppose et implique pour ceux qui apprécient et pour les autres. Trois idées par page, un style simple (simpliste, diraient certains), une certaine superficialité, des raccourcis parfois un peu faciles, une certaine capacité à jouer avec les mots et les concepts, une philosophie qui semble tendre davantage vers l’orient que vers l’occident... ce qui donne comme d’habitude un roman facile et agréable à lire, un peu exotique, avec un côté remue-méninges qui donne la flatteuse impression à son lecteur qu’il en ressoprtira plus intelligent à la fin qu’il ne l’était au début !

Il y a aussi dans ce roman, hélas, des redites, des redondances et parfois quelques longueurs qui laissent à penser que l’auteur aurait peut être pu le raccourcir un peu. On y trouve aussi des attaques à peine voilées contre l’islam qui, même si elles ne sont pas totalement infondées, risquent un jour de porter préjudice à l’auteur (d’autant que ce n’est pas la première fois qu’il se laisse aller ainsi)... à supposer que les fanatiques visés par Werber le lisent, ce qui n’est toutefois pas évident. Mais quand même, il ferait peut être mieux d’être un peu plus prudent et mesuré dans ses propos...

Quoi qu’il en soit et c’est bien l’essentiel, Le Miroir de Cassandre est une lecture dont on ne se lasse pas et dont on a hâte de connaître la fin (un peu décevante, cela dit...), avec quelques idées qui méritent qu’on s’y attarde et, pour les fans de SF pure et dure, une invention absolument géniale : la montre Probabilis (que je leur laisse le plaisir de découvrir) !

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