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Lorsque Sophie referma la porte de sa chambre, elle eut comme un frisson glacé qui lui parcourut l’échine. Elle éprouvait cette sensation bizarre chaque fois qu’elle passait devant les quartiers de Bénédicte. Ses yeux de gemme froide la glaçait jusqu’aux os. Ainsi recroquevillée dans son fauteuil, elle ressemblait plus à un Bernard l’Ermite qu’à une jeune fille de seize ans.

 Tu me parais bien songeuse ? lui murmura Canisius à l’oreille.

 Je pensais à Bénédicte. Elle me file la pétoche cette gamine. J’ai comme l’impression qu’elle cherche à me faire du mal !

 Cette fillette souffre le martyre. Je la trouve même plutôt courageuse, elle ne se plaint jamais de son mal.
Sophie opina d’un mouvement de tête timide. Elle agrippa l’homme par la ceinture de son pantalon.
Canisius était un homme grand, plus d’un mètre quatre-vingt-dix, tout fait de muscles durs comme du granit. Bûcheron de profession, il avait vendu du bois de chauffage jusqu’à ce que les Invisibles sèment la désolation. Il travaillait maintenant comme cuisinier à l’auberge.

 Viens vite me réchauffer ! lui dit Sophie, émoustillée à la perspective de se blottir dans les bras de son homme.
Canisius prit plaisir à se faire attendre. Il retira sa chemise et son pantalon qu’il accrocha au dossier de la chaise. Lorsqu’il se retrouva totalement nu au milieu de la chambre, Sophie resplendissait aussi déjà des feux de sa sublime nudité. Canisius se dit qu’il

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