Lisa Joy : un nom à retenir !

Si Reminiscence est son premier long métrage, on la connaissait déjà pour son travail sur l’excellente série Westworld, dont elle est la co-créatrice, avec un certain Jonathan Nolan qui n’est autre que le frère de Christopher Nolan. Et bizarrement, en voyant Reminiscence, on ne peut pas s’empêcher de penser à Christopher Nolan tant le scénario de Lisa Joy recèle des complexités qui ne sont pas sans rappeler celles d’un film comme Inception. On se souviendra aussi de Strange Days, qui présente certaines similitudes, mais dont le scénario était beaucoup plus linéaire.

On ne peut pas non plus s’empêcher de penser à Westworld car Lisa Joy a fait le choix de s’entourer de plusieurs personnes figurant au générique de la série. A commencer par Ramin Djawadi pour la musique, compositeur désormais célèbre pour la musique universellement connue du générique de Game Of Thrones. Et côté casting, on note la présence de deux actrices de la série, Thandiwe Newton et Angelas Sarafyan (alias respectivement Maeve et Clementine dans Westworld).

Mais évidemment, ce sont les deux principaux acteurs, qui confirment ici qu’ils font vraiment partie des meilleurs du moment, à savoir Hugh Jackman et Rebecca Ferguson, qui crèvent l’écran par leur charisme, leur présence et l’intensité de leur jeu. Si cette dernière est encore un peu moins connue que l’ex X-Man Wolverine, on ne peut que constater que chacune de ses apparitions récentes (que ce soit dans le rôle de la terrifiante Rose dans Doctor Sleep ou dans celui de Jessica dans le Dune de Denis Villeneuve) l’imposent comme une actrice incontournable.

Pour en revenir au film et à son scénario, il s’agit ici finalement d’un polar à l’ancienne, qui nous ramène presque au film noir avec ce détective privé qui va devenir la victime de sa cliente, femme fatale qui devient un véritable cliché lorsqu’on la découvre en chanteuse dans un nightclub... et cette histoire d’amour et l’enquête qui va avec constituent l’essentiel du film. Le contexte pseudo-écolo n’est là que pour se conformer à la vision politiquement correcte des années à venir, pour surfer sur la vague de nos angoisses climatiques et pour situer ainsi le film dans un avenir proche, à peu de frais dès lors qu’il suffit d’ajouter quelques centimètres d’eau dans les rues pour figurer la vision de cet avenir !

Cela dit, le véritable intérêt du film n’est pas là. Il réside dans le scénario de Lisa Joy qui nous rappelle à certains égards celui d’Inception (une référence en la matière !) mais aussi celui d’un film comme Total Recall ou même Blade Runner, par cetains aspects. Et il faut d’ailleurs avouer que si on avait vu au générique le nom de Philip K. Dick, on n’aurait pas été surpris. Car au bout d’un moment, on comprend que le film nous présente en réalité les souvenirs de certains personnages... Mais lesquels ? Rapidement, on en vient à douter de ce qu’on voit, ne sachant pas de quel esprit ces souvenirs sont issus ! De ce point de vue, le film pose la question centrale de l’oeuvre de Dick (et de films comme Matrix ou Inception) : qu’est ce que la réalité ? Sommes nous dans une simulation, dans un rêve ou dans les souvenirs de quelqu’un ? Et les souvenirs de qui, au juste ?

Mais rassurez-vous, Reminiscence n’est pas un film ennuyeux pour autant, loin de là ! Comme dans Inception et Blade Runner, les scènes d’action ne manquent pas et celles du film sont tout aussi bien maîtrisées et efficaces ques le reste.

Au final, Reminiscence nous rappelle pas mal d’autres films... avec un petit air de déjà-vu qui finalement nous ramène à son titre lui-même, et explique peut-être le fait que le film n’ait pas rencontré le succès qu’il aurait mérité. Mais cela dit, on suivra quand même avec attention et intérêt la carrière de Lisa Joy...

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