Dünyayı Kurtaran Adam (Turkish Star Wars) -- Votre note ?


Dünyayı Kurtaran Adam (Turkish Star Wars)

Cetin Inanç
samedi 11 avril 2009
par dr frankNfurter
popularité : 9%

Pourquoi tant d’amour pour ce film datant de 1982 ? Avant de développer quelque peu mon propos, la réponse parait limpide, car on a rarement vu un film atteindre un tel niveau de n’importe quoi ! Le genre de film où l’on en viendrait à émettre des doutes sur la santé mentale des protagonistes, à croire que l’équipe technique était totalement shootée au raki, un film qu’on rapprocherait avant tout aux délires d’une bande de gamins de 7 ans fan de science-fiction... sauf que...

Le scénario, écrit par la star turc Cüneyt Arkın qui s’offre pour l’occasion le premier rôle (on y reviendra car là aussi, il y a matière à discussion... et à critiques élogieusement nanardes), recycle grossièrement une histoire à la gloire de la SF naïve post-Star Wars. Deux pilotes de vaisseaux spatiaux après une bataille de stock-shots intergalactiques contre les vils méchants de l’Empire se retrouvent perdus sur une planète (interdite ?) envahie de stock-shots de pyramides de Gizeh. Sur cette planète moyennement hospitalière (au bout de cinq minutes nos deux héros se font tout de même attaqués par des cavaliers squelettes en mousse), Murat et Ali se font capturés et découvrent le triste sort réservé par l’Empereur à la population locale. Mais grâce à leur bravoure, nos pilotes venant d’une autre galaxie terrassent les pleutres aux ordres de l’Empereur et sauvent ainsi cette population asservie. Ce qui n’empêchera pas malheureusement le meurtre d’un enfant par le cousin éloigné de Robby le robot (Forbidden Planet).

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A noter, on en est pas moins homme, pendant que nos deux mâles se font panser leurs blessures, notre héros Murat (Cüneyt Arkın) tombe sous le charme d’une blonde à très forte... personnalité. Si ce dernier coup du sort ne vous motive pas encore un peu plus pour botter les fesses de l’Empereur intersidéral, c’est à ne plus rien y comprendre. Puis après un entrainement qui ferait passer Rocky pour un minet, Murat et Ali tels des Sonny Crockett et Ricardo Tubbs de l’espace décident de jouer les infiltrés dans le premier troquet venu. Et en voulant aider un homme attaqué par des extra-terrestres en peluche rouge, Sonny et Ricardo se font de nouveau capturé mais cette fois-ci par l’Empereur lui-même ! Ce cuistre poussant le vice et l’immoralité à kidnapper la copine blonde à forte p... Après moult péripéties (au cours duquel le Coran mais aussi le Christianisme orthodoxe sont évoqués), Murat apprends que seule l’épée-scie en carton-pâte dorée pourra les sauver et enfin réduire à néant le pouvoir du sinistre Empereur de l’espace. Mais la mort d’Ali (Aytekin Akkaya (1)) scellera définitivement le sort de notre héros. Et une fois transformée l’épée en gants et chaussures dorés, Murat avec sa technique de combat si particulière (2) s’en va défier à lui tout seul l’armée de l’Empereur et tuer (3) ainsi de ses propres mains ce tyran de l’espace. Pour finir, je signale aux plus fleurs bleues d’entre vous que notre héros tel un chevalier errant ne restera sur cette planète nouvellement libérée, et décidera de rejoindre la Terre pour de nouvelles aventures, la justice n’attends pas ! (4)

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Alors pourquoi le sobriquet de Turkish Star Wars me demande la foule incrédule pour commencer ? Certes, l’histoire se rapproche d’un space opéra tout du moins de n’importe quelle niaiserie produite par George Lucas (L’aventure des Ewoks par exemple), mais il faut aussi admettre que l’un des atouts de ce film est son utilisation sans vergogne de stock-shots en provenance de Star Wars et plus généralement son mépris des lois du copyright. Les cinq premières minutes de Dünyayı Kurtaran Adam ne sont finalement que des images venant de Star Wars mais avec une subtilité pour filmer une bataille dans l’espace inédite (guidée il est vrai par le manque de moyens) : mettre au premier plan un acteur avec un casque de mobylette et des écouteurs collés par dessus, puis installer en arrière-plan des images en provenance de Star Wars. Je dois avouer qu’avec un tel procédé, on met un peu de temps avant de comprendre que nos héros pilotent des vaisseaux spatiaux... Comme je le soulignais plus ou moins lors du résumé de ce Turkish SW, les costumes et les accessoires sont aussi à leur diapason. On ne compte plus les masques en carton-pâte et les costumes faits en mousse... A croire que quelques années plus tard Guy Lux leur a piqué les stocks restants pour relancer Intervilles. Avec il faut le noter, une mention spéciale tout de même pour les momies en papier-toilette et les monstres en peluche rouge (que Cüneyt Arkın prends un malin plaisir à démembrer à mains nues !).

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De même, en matière de copyright, la bande-son n’est pas en reste. Autre habitué des productions Lucas, John Williams voit ainsi son thème le plus connu d’Indiana Jones repris à l’arrache et sans honte dès que notre héros décide de se mettre en action. Cela dit, nos amis turcs reprennent aussi à leur compte d’autres bandes-originales toutes sauf libres de droit : Ben-Hur, Flash Gordon, Moonraker, etc., dès lors où est le problème ?

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Cependant n’oublions pas la star de Dünyayı Kurtaran Adam, le très grand Cüneyt Arkın, véritable monstre sacré du cinéma turc populaire (5). En plus d’être le scénariste de ce joyeux film foutraque, Cüneyt ne représente rien de moins que l’astre solaire de ce long-métrage. Tout tourne autour lui et on comprend mieux pourquoi la blonde de service tombe sous son charme. Non comptant de faire la pause (merci à lui, j’ai désormais bon nombre de captures d’écran vantant sa plastique), monsieur Arkın se donne à fond. Quand bien même cette fois-ci, ses combats sont la plupart du temps mutique (les bestioles en peluche faisant suffisamment de bruit en rugissant, nous voici privé des fameux râles bestiaux du beau Cüneyt). Hormis ce petit détail, on ne peut qu’apprécier les combats de Murat, ce dernier pratiquant un karaté portnawak plus proche des rixes imaginaires jouées dans les cours de récréation que des désossages effectués par Steven Seagal. De même, Cüneyt nous gratifie lors de ses séances d’équarissages pelucheux de nombreuses grimaces du plus bel effet, ce dernier ayant la bonne idée de simuler ses coups face caméra. Des grimaces sublimées aussi par les nombreux gros plans que nous livre le chef opérateur. Or justement, en matière de cadrage, ce dernier connait son travail, une vraie source d’inspiration pour notre Pitof national (Vidocq, Catwoman). Bref à défaut de savoir placer ses caméras au bon endroit, notre chef op’ filme tout à l’arrache ne voulant en aucun cas perdre une miette des ébats pugilistiques du héros. Et à ce titre, le monteur mérite aussi amplement des applaudissements pour son travail de précision. Enfin, il nous reste tout de même les magnifiques paysages de la Cappadoce... tiens comme dans Yor, le chasseur du futur.

En conclusion, Dünyayı Kurtaran Adam mérite amplement son statut de film culte. Le genre de film dont on se vante lors des soirées mondaines en déclarant à qui veut l’entendre : "Je l’ai vu !"


(1) Aytekin Akkaya, autre star du cinéma de genre turc des 70’s-80’s et qu’on retrouve dans le non moins célèbre "Yor, le chasseur du futur" l’année suivante en 1983.

(2) Technique qui consiste à sauter sur des trampolines hors-champ et ainsi filer soit une pneumonie à son adversaire à force de brasser de l’air en passant au-dessus de sa tête, soit tout simplement étourdir le gredin du fait de ces sauts répétés.

(3) Enfin tuer... découper en deux le long de la hauteur serait plus juste.

(4) Il faut aussi souligner que notre blonde héroïne a déjà un enfant, et il me semble qu’un héros de cette trempe mérite mieux. Disons que blonde à forte poitrine c’est un minimum, mais vierge aurait été sans doute le petit plus. Et puis entre se battre pour la justice intersidérale et rester dans une planète de bouseux, notre héros a vite fait son choix.

(5) IMDB recense pas moins de 266 films en tant qu’acteur durant ses 40 ans de carrière. A cela s’ajoute aussi le fait que notre "Alain Delon du Bosphore" est aussi scénariste, réalisateur et producteur.



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