Roger Zelazny
Asimov restera célèbre pour ses robots et ses fondations, Silverberg pour sa fabuleuse Majipoor, Herbert pour sa saga de Dune, Dick pour ses univers remplis d’illusions et de faux-semblants... mais Zelazny ? Zelazny restera un auteur inclassable, capable de passer de la SF la plus tortueuse à la Fantasy la plus créative, en passant par l’humour débridé, le tout copieusement assaisonné de références mythologiques d’origines diverses et variées !
Certains pensent que les premiers romans sont souvent les meilleurs... et ça pourrait bien être vrai de Toi L’immortel, publié en 1965, qui parvient à tenir la dragée haute au Dune de Frank Herbert, les deux terminant ex-aequo au prix Hugo 1966 ! Avec ce roman post-apocalyptique d’un rare richesse (mais que Zelazny a su rendre agréable à lire), truffé de références à la mythologie grecque et nous montrant une race fascinante d’aliens bienveillants à la psychologie complexe et à la sexualité bizarre, ainsi qu’un planète Terre désormais infestée de créatures mutantes toutes plus bizarres les unes que les autres.
Et déjà, dans ce premier roman, apparaissait un des thèmes (peut être même LE thème) récurrents de l’oeuvre de Zelazny, la créature quasi-divine, immortelle, dotée de pouvoirs surhumains.
Le Maître Des Rêves, publié l’année suivante, est encore en quelque sorte un de ces personnages dotés de pouvoirs, en l’occurence celui de prendre le contrôle des rêves d’un individu, dans un but thérapeutique... ou pas !
En 1967, il reçoit un nouveau prix Hugo, pour Seigneur De Lumière, qui nous raconte l’hiostoire de colons terriens qui se sont appropriés une technologie avancée leur permettant qui leur permet d’incarner des dieux de la mythologie indoue, à l’image de Sam, le héros du roman que se fait appeler MahaSAMatman ...
Suivent Les Culbuteurs De l’Enfer, Créatures d’Ombre et de Lumière et Le Maître Des Ombres, un roman fascinant à la frontière entre SF et Fantasy...
Et c’est d’ailleurs la fantasy qui va faire connaître Zelazny d’un très large public, avec sa saga des Princes D’Ambre en deux fois 5 volumes, qui démarre en 1970 avec Les Neuf Princes d’Ambre et se termine en 1991 avec Prince Du Chaos. A une époque où ce n’était pas encore une mode financièrement très rentable, il imagine un étonnant univers de mondes parallèles auxquels auraient accès la famille d’Ambre, dont les membres n’ont de cesse de comploter entre eux pour prendre le pouvoir du seul monde qui compte, celui qui est au centre et à l’origine des autres : Ambre, régi par des règles magiques d’une complexité étonnante ! De toutes les sagas de fantasy, celle-ci est d’ailleurs sans doute la plus originale...
Et quand il ne se consacre pas à sa saga, Zelzany s’amuse et collabore avec d’autres écrivains. Avec Philip K. Dick en 1976 pour Deus Irae, avec Fred Saberhagen à deux reprises (Engrenages en 1982 puis Le Trône Noir en 1990), à trois reprises avec l’hilarant Robert Sheckley ( Apportez Moi La Tête Du Prince Charmant en 1991 ; A Faust, Faust et demi en 1994 ; Le Démon De la Farce en 1997), une fois avec Alfred Bester (Le Troqueur d’Âmes en 1998) et deux fois avec son amie Jane Lindskold (Donnerjack en 1997, Lord Démon en 1999).
Et à cette liste (qui n’est d’ailleurs pas exhaustive), il faudrait ajouter les nombreuses nouvelles, que l’on peut facilement trouver regroupées dans une dizaine de recueils
Tout cela fait de Zelazny un auteur un peu à part, attachant et qui nous livré de nombreux romans dont on ne peut jamais savoir à l’avance, avant de les ouvrir, à quelle catégorie ils appartiennent et où ils vont nous emmener...
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