Civil War T1 & T2
Un combat entre l’équipe des New Warriors et un groupe de super-vilains se termine par un drame. L’explosion produite par Nitro détruit une partie de la ville de Stamford, causant la mort de plus de 600 habitants. Pour tous ceux qui regardaient avec méfiance les super-héros, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Une nouvelle loi oblige désormais toute personne ayant des pouvoirs à se faire recenser. Finis l’anonymat, les masques et les identités secrètes. Pressantant que cela risque de mal tourner, Tony Stark décide de prendre la tête de ceux qui sont favorables à la loi, tente de convaincre les autres et parvient à obtenir de Spider-Man qu’il révèle son indentité secrète pour donner l’exemple. Mais face à lui va se dresser le symbole de l’Amérique et de la liberté. Pour Captain America, cette nouvelle loi représente le mal absolu. Il décide de prendre la tête de la résistance et de tous ceux qui refusent de se soumettre au recensement des super-héros...
Civil War n’est pas le premier crossover d’ampleur chez Marvel. Au milieu des années 80, tous les super-héros ou presque avaient participé aux Guerres Secrètes les opposant au Beyonder. Au début des années 90, les plus puissants d’entre eux s’étaient réunis pour faire face à Thanos dans Le Gant De L’Infini, puis dans La Guerre Du Pouvoir et La Croisade Cosmique. Mais à chaque fois, il s’agissait de faire face à une menace d’ampleur galactique...
Avec Civil War, l’enjeu ne se situe pas dans l’espace mais bel et bien sur Terre. Et pour une fois, il ne s’agit pas d’un quelconque menace qui pèserait sur la planète... mais simplement du sort des super-héros eux-mêmes. Mais avant d’en venir aux mains, l’affrontement est dans un premier temps verbal, chaque camp essayant de convaincre l’autre avec ses arguments. Et ce qui est particulièrement bien vu dans Civil War, c’est que les arguments en faveur de chacun des deux camps tiennent la route !
Ce n’est peut être pas un hasard si l’histoire démarre par une explosion faisant plusieurs centaines de victimes, car Civil War apparaît quelques années seulement après les événements du 11 septembre et le parallèle est assez simple à faire entre la lutte contre les terroristes et la lutte contre la menace que représentent les super-humains. Jusqu’où peut-on aller pour empêcher de nouveaux drames de se reproduire ? A partir de quand les mesures prises pour se protéger deviennent-elles liberticides ? Doit-on sacrifier certains de nos principes pour se défendre contre ceux qui n’en ont aucun ? Que faire de ceux qu’on identifie comme des menaces ?
Evidemment, le sujet est très politique, voire philosophique, avec une thématique par moments pas très éloignée de celle de certains épisodes des X-Men. Mais il y a aussi de la baston, rassurés-vous ! Et pas qu’un peu, lorsque des vengeurs affrontent des vengeurs, lorsque la Femme Invisible s’oppose à Mister Fantastic... surtout lorsque Thor finit par tuer Goliath. Et là, le dessin de Steve McNiven fait merveille sans le tome 1, avec des planches souvent impressionnantes et superbes à la fois. On ne peut pas en dire autant de celui de Michael Turner, assez moyen (chaque tome est coupé en deux parties, avec dans le tome 1 les épisodes de la trame principale de Civil War et des épisodes des Nouveaux Vengeurs). Quant au tome 2, avec des épisodes de Spider-Man et de Wolverine, on retrouve la même disparité, avec des dessins tirant vers le manga, très caricaturaux - et parfois franchement moches - d’Humberto Ramos. Heureusement, la qualité du scénario reste excellente.
On ne peut donc que se passionner pour ce cross over qui est sans doute le meilleur jamais produit par Marvel, le plus adulte aussi. On est loin, très loin ici de l’ambiance bon enfant des débuts des super-héros ! C’est sombre, c’est violent, en un mot c’est moderne. Dans le monde des super-héros Marvel, il y a un avant et un après Civil War... car les super-héros ne seront plus jamais tout à fait les mêmes ensuite.
