La Valse Des Âmes
Lorsque sa mère lui apprend qu’elle risque de mourir d’un cancer, Eugénie Toledano est bouleversée, d’autant plus que sa mère lui révèle un incroyable secret : elle aurait visité par l’esprit un lieu où sont inscrits les destins de chaque être humain. Et d’après elle, le destin d’Eugénie est de sauver le monde d’une apocalypse imminente. D’abord incrédule, Eugénie se tourne vers son père, qui va lui révéler les techniques de l’hypnose régressive lui permettant d’explorer ses vies antérieures. Peu à peu, Eugénie va comprendre ce que voulait dire sa mère. Pour lutter contre ceux qui sont prêts à livrer le monde au chaos, il va lui falloir réunir les réincarnations de plusieurs personnes fréquemment rencontrées dans ses vies antérieures, dont son âme soeur...
Pour être honnête, l’auteur de cette chronique, fan de Bernard Werber depuis ses début, avait fini par lâcher prise avec sa [trilogie consacrée aux chats-2575], qui sentait vraiment trop l’oeuvre alimentaire, destinée à surfer sur le succès, incompréhensible mais néanmoins planétaire, des chats... Trop faciles, trop prévisibles, accumulant les clichés sur ces félins désormais omniprésents, ces romans décevants m’avaient incité à passer à autre chose.
Et donc, après avoir raté La Boîte de Pandore et La Prophétie des Abeilles, quelques années ayant passé, j’ai eu à nouveau envie de lire du Werber, et c’est tombé sur La Valse des Âmes ! Bien m’en a pris, car le roman s’inscrit dans ce que l’auteur fait de mieux.
On se souvient de l’étonnant roman Les Thanatonautes. Pourtant, à l’époque, personne n’attendait l’auteur des Fourmis sur ce terrain appartenant à un registre ésotérique, celui de la vie après la mort. Mais Werber esr revenu quelques années après avec une suite, L’Empire des Anges, puis une trilogie, constituée de Nous les Dieux, Le Souffle des Dieux et Le Mystère des Dieux.
Et donc assez logiquement, après avoir exploré la vie après la mort, Bernard Werber s’est lancé dans l’exploration de la vie avant la vie ! Car si on y réfléchit bien, l’un ne va pas sans l’autre. Je vous laisse réfléchir là-dessus, comme disait un humoriste...
Pour ce troisième roman issu de cette exploration, l’auteur a placé la barre assez haut, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’éviter l’apocalypse. C’est l’occasion pour lui de nous livrer ses angoisses quant à la situation actuelle en France, avec deux partis politiques renommés pour éviter d’éventuels procès (mais que chacun reconnaîtra) : le PNS, Parti Néo-Stalinien auquel appartient l’amant de l’héroïne, et le PNN, Parti Néo-Nazi (ce qui a le mérite d’être clair...), qui s’affrontent au sein de son université et ailleurs.
Heureusement, cet aspect du roman reste relativement au second plan et l’auteur s’intéresse, comme souvent (et c’est ce qu’on apprécie chez lui) à des concepts (dont celui de la bibliothèque akashique), des mythes, des légendes, s’appuyant avec plus ou moins de sérieux sur des événements et des personnages historiques, quitte à réécrire l’histoire au profit de son récit... C’est ainsi que La Valse des Âmes nous permet de rencontrer le pharaon Akhénaton, le mathématicien Pythagore, le prophète Zarathoustra... et même Bouddha lui-même !
Et bien entendu, l’auteur exploite le thème du karma, avec une répétition de certains événements au travers des vies successives d’Eugénie, qui vont nous amener vers le dénouement de l’histoire.
Evidemment, si vous découvrez Bernard Werber avec ce roman, vous risquez de les trouver (le roman comme son auteur) complètement perchés ! Mais si vous êtes un peu habitué à l’univers particulier de cet écrivain unique en son genre, alors il est probable que vous lirez avec beaucoup de plaisir cette Valse des Âmes !