Hyperion
Hypérion, c’est 7 récits différents, de sept personnages différents, écrits dans un style différent. Et le tout forme une histoire cohérente, celle des 7 pèlerins envoyés par l’Hégémonie pour rencontrer le Gritche, une terrifiante et sanguinaire créature métallique légendaire, et empêcher l’ouverture des Tombeaux du Temps.
Présenté ainsi, ça peut sembler assez fumeux... Il faut dire qu’il n’est guère aisé de résumer 1500 pages en 15 ligne... Si on ajoute à cela que la planète Hypérion est menacée par les extros, une race d’humains qui s’est établie dans l’espace, que le gouvernement de l’Hégémonie est assisté par des IA qui semblent avoir leurs propres projets ... que les transports se font par un système de téléportation appelé "portails Distrans", qui permettent notamment à un même fleuve de parcourir plusieurs planètes... que les fameux Tombeaux du Temps viennent du futur et libèreront le Gritche lorsque leur déphasage avec le présent disparaîtra... qu’un des héros est le cybride John Keats, une sorte de reconstitution par les IA de la personnalité de John Keats le poète (auteur d’un poème intitulé Hypérion) ... Et qu’il y aurait beaucoup à dire aussi sur les différentes religions de l’Hégémonie, sur son histoire, ainsi que l’infosphère dans laquelle évoluent les IA... Ca fait quand même beaucoup !
On peut alors avoir l’impression qu’Hypérion est un roman difficile. Certes, il ne s’adresse pas à des adolescents qui découvriraient la Science-Fiction pour la première fois. Mais c’est avant tout un roman, une aventure passionnante, avec des personnages fascinants... notamment le Gritche : personnellement, je ne me souviens pas avoir été impressionné et marqué à ce point par une créature d’un roman ! Une belle trouvaille, vraiment.
Et Hypérion, c’est aussi un tournant dans la littérature de Science-Fiction, un renouveau du space-opera, un space-opera amélioré, rénové, rajeuni et modernisé... en un mot, révolutionné. De nombreux concepts vraiment novateurs sont apparus avec ce roman brillant ... et ils ont bien entendu été depuis largement repris par d’autres auteurs. Du coup, on peut considérer que l’on doit - indirectement - à Dan Simmons un certain nombre d’autres excellents romans du même genre.
Bravo, Dan Simmons ! Le prix Hugo 1990 était bien mérité !
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