Les Derniers et les Premiers
Stapledon était historien et philosophe. C’est pour être pour cela qu’il a écrit ce roman, qui couvre une période d’approximativement 2 milliards d’années ... Oui, vous avez bien lu ! Les Premiers et les Derniers n’est ni plus ni moins que l’Histoire de l’Homme (avec deux grand « H ») des années 30 à ... un avenir si lointain que nous ne pouvons même pas le concevoir. Mais Stapledon, lui, le peut ... et il le fait !
Evidemment, ce roman n’a pas d’autre ambition que de nous emmener très loin, et de nous faire réfléchir sur notre condition et notre nature d’être humain. Stapledon ne tente évidemment pas de prévoir l’avenir. Si c’était le cas, nous pourrions arrêter notre lecture dès les premières pages... On serait d’ailleurs tenté, sur ces premières pages, de le comparer à The Shape Of Things to Come (La Vie Future), de H.G. Wells ... qui n’avait que 20 ans de plus que Stapledon... ou même à La Machine à Explorer le Temps (du même Wells).
Mais ce serait injuste, car le roman de Stapledon va beaucoup, beaucoup plus loin que ceux de Wells, et ne prend sa véritable ampleur qu’après la fin de notre espèce, celle qu’il appelle le Premier Homme... sachant qu’il n’y aura pas moins de 17 ou 18 espèces d’Homme différentes !
Evidemment, dans une telle saga, il ne peut y avoir de « héros » au sens habituel du terme... tout au plus quelques personnages mis en avant pour leur caractère exceptionnel, en quelques lignes le plus souvent, en quelques pages au plus. Car les héros de Stapledon, ce sont les espèces, les sociétés, les civilisations. A ce niveau de narration, l’individu n’a plus aucune importance. Et l’échelle de temps s’accroit au fur et à mesure qu’on avance dans le roman. C’est ainsi qu’il écrit, vers la fin, que « la durée du séjour de l’Homme sur Vénus fut quelque peu plus longue que celle de toute son histoire sur la Terre »... ou comment résumer 1 milliard d’années en une phrase ...
Cela pourrait sembler assez rébarbatif ... et pourtant on ne s’ennuie pas une seule seconde à la lecture de cette Histoire de l’Homme. De civilisations brillantes en décadences...de l’invasion des martiens jusqu’à la colonisation de Vénus, on suit avec intérêt l’évolution de notre espèces, ou plutôt des espèces qui lui ont succédé, jusqu’à ... la fin ? A vous de découvrir quelle « fin » Stapledon nous a réservé !
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