Ce sera peut être moins vrai des jeunes générations, qui peuvent aujourd’hui découvrir la SF via d’autres média, qu’il s’agisse de comics, de jeux vidéo ou bien entendu de cinéma, avec la production désormais pléthorique de films de SF depuis plus de 10 ans.

Mais pour ceux qui ont aujourd’hui plus de quarante ans, la littérature de SF a généralement été au coeur même de leur passion, dans leur jeunesse. Et on se rend compte avec l’atelier animé par Roger Musnik que les couvertures de nos romans préférés, c’est un peu comme les musiques qu’on a écoutées et ré-écoutées dans notre jeunesse, c’est une sorte de Madeleine de Proust, un souvenir chargé d’émotions, auquel on tient plus qu’on ne croit.

Ca, c’est ce que chacun d’entre nous, amateurs de SF, connaissons bien. Mais tout l’intérêt de cet atelier, c’est que Roger Musnik parvient à nous faire prendre de la hauteur et du recul par rapport à cela, en nous faisant visiter les coulisses de ces collections que nous adorons.

Cela commence avec un rapide historique de l’édition de SF en France depuis le début du siècle précédent (avant même qu’Hugo Gernsback ait inventé le terme de Science Fiction), ce qui est l’occasion d’évoquer les cycles qu’a connue la SF, longtemps considérée comme un sous-genre, avec des périodes d’expansion et de succès mais aussi de longues traversées du désert...

Puis on en arrive au coeur du sujet, avec l’évocation chronologique des différentes collections, mais aussi de leur iconographie ainsi que des hommes qui étaient (et sont encore, pour certains) derrière - ce qui est peut-être le plus déterminant.

Dans tout cela, on retrouve un peu d’Histoire avec grand "H", mais aussi des anecdotes qui relèvent de la petite histoire, qui sont tout aussi instructives et révélatrices, comme le rapprochement qu’on peut faire entre les collections "Fleuve Noir" et "Rivière Blanche", ou encore "Ailleurs et Demain" et "Ici et Maintenant"...

Et cerise sur le gâteau, Roger Musnik illustre ses propos, non seulement avrec des couvertures de romans, mais surtout avec certains romans qui l’ont marqué, qu’il nous résume comme seul un passionné peut le faire. On sent bien qu’il pourrait continuer comme ça pendant des heures... et son auditoire aussi, d’ailleurs.

Le seul regret, je dois l’avouer, c’est de se trouver au sein de la BnF, sorte de paradis sur terre pour quiconque aime les livres... et de devoir se contenter de la projection d’un powerpoint, alors qu’on rêverait de voir toutes ces collections dans leur intégralité, rangées dans d’immenses rayonnages !

Mais cela n’enlève rien à l’intérêt de cet atelier-conférence, dont on repart non seulement un peu plus cultivé qu’on ne l’était en arrivant*, mais aussi avec une belle liste d’idées de lecture, car bien évidemment Roger Musnik se garde bien de s’attarder sur des romans que tout son auditoire connaît...

Alors n’hésitez plus, si vous aimez la littératuire de SF, cliquez sur le lien ci-dessus pour vous inscrire à une prochaine session, vous ne le regretterez pas !