Les adaptations cinématographiques de jeux (qu’ils s’agisse de jeux vidéo ou d’autres jeux tels que les jeu de plateau) ont rarement été des réussites. Dans le passé, plusieurs films inspirés de l’univers de Donjons & Dragons ont été réalisés, sans rester dans les mémoires, si ce n’est celle des amateurs de nanars...

Pourtant, de tous les jeux de rôles, Donjons & Dragons est de loin le plus connu, le plus culte, avec la communauté de fans la plus importante et sans doute l’univers le plus riche et le plus étendu (avec Warhammer, dans un autre genre).

Un tel jeu méritait donc un traitement de faveur, et le film se révèle à la hauteur des attentes des fans, mais aussi de ceux, encore plus nombreux, qui ne connaissent le jeu que de nom !

Ce n’est pourtant pas grâce à ses effets spéciaux que le film a gagné les grâces du public. Même avec un budget de 150 millions de dollars, ce qui est très raisonnable pour ce genre de blockbuster, on aurait pu s’attendre à mieux. La raison de la réussite est donc à chercher ailleurs, et une première réponse tient sans aucun doute au casting. Sur le papier, il peut sembler bizarre... Qu’on en commun le beau gosse Chris Pine, une spécialiste de l’action musclée comme Michelle Rodriguez et un vieux beau comme Hugh Grant, longtemps cantonné aux comédies romantiques ? Pas grand chose, de toute évidence... Mais la performance individuelle des uns et des autres importe peu, car l’essentiel est ailleurs. Et l’essentiel, surtout dans ce genre de film, c’est que la magie fonctionne, que la mayonnaise prenne entre les acteurs, et c’est le cas ici. Visiblement, les différents acteurs ont pris du plaisir sur le tournage et cela se ressent à l’écran !

Il faut dire que le film ne se prend pas au sérieux. L’humour, et même une certaine décontraction, sont présents à chaque instant, sans pour autant que le film sombre dans la gaudriole et le ridicule (à la différence de certains films récents de chez Marvel...), et sans que cela nuise à son intrigue. Au contraire, l’humour du film colle finalement assez bien à un univers destiné à être avant tout ludique. Et il fait souvent mouche, comme dans cette scène hilarante de dialogue avec des morts. Il faut à nouveau, à ce sujet, rendre hommage aux acteurs, souvent utilisés dans le film à contre-emploi.

En effet, le "héros" de l’histoire (Chris Pine) n’est pas particulièrement courageux, ni particulièrement malin et une bonne partie de l’humour du film se fait souvent à ses dépens... Mais il faut aussi souligner l’étonnante apparition de Bradley Cooper, en parfait homme de maison, mais de la taille d’un hobbit, marié à une femme imposante faisant deux ou trois sa taille !

Quant à l’action, elle est conforme à ce qu’on peut attendre d’un film de ce genre. Michelle Rodriguez y est évidemment à son aise. Mais l’action gagne nettement en rythme, en intensité et en créativité avec l’entrée en scène des personnages de Simon, le jeune sorcier (Justice Smith, déjà vu dans Détective Pikachu) et surtout Doric la druidesse capable de se métamorphoser en n’importe quel animal (l’excellente Sophia Lillis, alias Beverly Marsh dans Ca). A la différence de bon nombre de films qui peinent parfois à tenir la distance, L’Honneur des Voleurs ne cesse de s’améliorer de minute en minute... Jusqu’au final, avec au générique de fin une chanson de Mylène Farmer, ce qui achève de démontrer le bon goût des réalisateurs et des producteurs !

La critique ne s’y est pas trompée, saluant généralement la fraîcheur et la légèreté du film, son humour parfois assez subtil, les références au jeu pour ceux qui le connaissent sans que cela nuise à ceux qui ne le connaissent pas. Dommage que son score au box-office ne soit pas meilleur. Le film a certes rapporté de l’argent. Mais cela sera-t-il suffisant pour qu’une suite soit lancée ? Espérons-le, car on aimerait vraiment revoir les mêmes acteurs dans de nouvelles aventures, et si possible avec les mêmes réalisateurs !

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