Hardware ( Mark 13 )
Dans un monde apocalyptique où règnent les radiations, Mo Baxter, de retour de la zone interdite, ramène à sa fiancée sculptrice les restes d’un robot. Malheureusement, il s’avère qu’il s’agit d’un Mark 13, un modèle hautement sophistiqué, doté d’un armement redoutbale, particulièrement difficile à metre hors de combat et dont la programmation est particulièrement instable...
Ce qu’on retiendra de ce film, c’est avant tout sa première partie, qui nous décrit un monde post apocalyptique particulièrement réaliste et effrayant. On laisse entendre dans le film qu’une guerre a eu lieu, et serait même toujours en cours... et le résultat résonne curieusement à nos oreilles, plus de 20 ans après. Atmosphère réchauffée, montée des eaux, pollution généralisée et une population toujours trop nombreuse au regard des ressources de la planète, ce n’est ni plus ni moins que le scénario qu’on nous promet pour les prochaines dizaines d’années à venir ! Mais ici, en plus, il y a des zones vitrifiées, des mers de dunes de sable et une radioactivité ambiante qui conduit les autorités à limiter les naissances, pour éviter une prolifération de mutants...
Mais comme toujours, la vie continue... Et il faut gagner sa vie pour tenter de survivre dans les meilleurs conditions possibles, comme le font Mo et Jill, dont la vie quotidienne n’a rien de drôle, avec de longues périodes de séparation lorsque Mo est en mission, pendant lesquelles Jill vit recluse derrière les portes blindées de son appartement, ignorant qu’elle est observée par un voyeur (qui, de temps en temps, la harcèle au téléphone... Charmant !
Cette première partie s’avère réellement réussie et c’est sans doute une des meilleures descriptions cinématographiques de ce qui aurait pu / pourrait nous attendre si jamais ... Malheureusement, la seconde est moins convaincante. Certes, les effets spéciaux du film et notamment ceux qui concernent le fameux Mark 13 sont réussies pour l’époque et ont d’ailleurs décroché un prix au festival d’Avoriaz. Mais la réalisation, parfaite jusqu’alors, devient soudain un peu brouillonne et approximative, comme le scénario, qui fait durer un peu trop artificiellement et inutilement le suspense. Quant aux acteurs, même si Stacey Travis possède un charme indéniable, on ne peut pas dire qu’ils livrent une prestation inoubliable, même Dylan McDermott (vu plus récemment dans Les Messagers)...
Heureusement, la fin du film renoue avec le fil de l’histoire et, alors qu’on hésitait sur l’interprétation du film, dont un des deux héros (mais on ne vous dira pas lequel !) reste sur le carreau, opte pour la version la plus noire et la plus pessimiste possible. C’est pour cette ambiance de fin du monde un peu trash, désespérée et désespérante, sur fond de rock tendance new wave / punk (Iggy Pop a d’aileurs prêté sa voix à l’animateur radio qui annonce les mauvaises nouvelles du jours...), qu’on retiendra ce film, qui reste étonnament actuel. Alors qu’à l’époque de sa sortie, on était sans doute beaucoup moins sensibilisés au message qu’il tentait de faire passer...