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La Grande Toile

Diego Agrimbau & Gabriel Ippoliti
vendredi 26 février 2010
par Didier Giraud
popularité : 2%

Quelque part en amérique du sud, au-delà de la Terre de Feu (les deux auteurs sont argentins), dans un avenir indéterminé, se trouve une cité du nom d’Unanima, peuplée uniquement d’artistes. Ceux qui veulent venir y vivre doivent être cooptés par les habitants, au cours d’un vote destiné à évaluer leur projet artistique. C’est le rêve de la charmante Lailuka, qui au cours de son voyage va rencontrer Lorenzo. Ensemble, il vont monter à bord de l’Hiver, le bâteau qui va les emmener à Unanima…

Unanima a un grand projet : réaliser la plus grande toile du monde, sur une étendue désertique glacée de 6000 kilomètres carrés ! Mais que représentera cette toile ? Deux cent projets sont en lice, un seul sera réalisé. Et il doit être désigné à l’unanimité… Pas évident, même pour Mastrangelo, un citoyen comme les autres, mais qui semble posséder tous les attributs du dictateur… comme par exemple les femmes nues à son service, même si leurs corps sont « artistiquement » peints ! Car il doit faire face à l’opposition d’un artiste particulièrement rebelle à son autorité, un homme qui a choisi le pseudo « Ego » pour mieux marquer son individualisme …

« Réveillez vous et réalisez que le consensus est la pire des solutions », avait prévenu Ego. L’art peut-il être consensuel ? Peut-il résulter d’une « moyenne » des talents de différentes artistes ? La réponse proposée par les auteurs de la Grande Toile est clairement négative. Car finalement, le grand projet d’Unanima aboutit à … rien ! Si ce n’est à démontrer que finalement, c’est Lailuka qui avait raison avec l’image qu’elle avait en tête depuis toujours…

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Les dessins très colorés et contrastés, avec des visages qui tendent vers le photoréalisme, constituent un mélance assez curieux mais plutôt agréable. Et l’ambiance de cette BD traduite de l’espagnol est assez curieuse, notamment au travers du personnage de Mastrangelo, qui évoque par moments, par ses vêtements et ses attitudes, un écclésiastique…

Sur un thème très original et très rarement exploré par la SF, Diego Agribau et Gabriel Ippoliti, déjà récompensés pour La Bulle de Bertold par le prix Utopiales 2005 de la meilleure BD de SF, réussissent à nouveau un petit tour de force : passionner leur public sur un sujet pourtant a priori difficile d’accès.

La fin laissera toutefois les lecteurs sur leur faim… Certes, la « chute » est sympathique et plutôt inattendue, mais elle n’a guère de sens. Et on ne peut que regretter que les auteurs n’aient pas trouvé mieux pour terminer leur récit qu’une mort lente pour Lorenzo digne de celle de DiCaprio dans Titanic… Mais si on met de côté ce petit « bémol », La Grande Toile est aussi de la grande BD !



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