Ne Vous Retournez Pas (Don’t Look Now)

Laura et John Baxter doivent faire face à ce qui est doute ce qu’il y a de plus terrible pour un couple : la mort accidentelle d’un enfant. Quelques années plus tard, alors qu’ils semblent avoir surmonté cette épreuve, à l’occasion d’un déplacement professionnel à Venise, d’étranges phénomènes se produisent et Laura se met alors à consulter une voyante ...
Ne Vous Retournez est un film fantastique qui n’en est eut être pas un, soit parce que Nicolas Roeg n’a pas voulu assumer cette étiquette, soit parce qu’il a voulu donner une certaine ambiance à un film dont le scénario, inspiré d’une nouvelle de Daphne du Maurier, manquait cruellement d’intérêt.
Du coup, tous ceux qui habituellement (surtout à l’époque) assassinaient les "films de genre" se sont laissés envoûter (ou piéger) par la réalisation quelque peu ampoulée, qui repose pour beaucoup sur l’atmosphère que dégage Venise.
Cela dit, pour être tout à fait honnête, il faut avouer que l’idée de situer le film à Venise est plutôt brillante, d’autant qu’il a eu le bon gôut de s’éloigner des endroits les plus touristiques (ne comptez donc pas apercevoir la place Saint marc, le pont du Rialto ou celui des Soupirs) pour se consacrer aux ruelles mal éclairées et aux plus petits canaux .
Quant au casting, il est tout à fait remarquable avec une Julie Christie au top de sa beauté et un Donald Sutherland au top de sa forme capillaire... Mais on lui pardonnera la faute de goût que constitue cette invraisemblable coupe de cheveux car on était alors dans les années 70, comme le rappelle cette scène d’érotisme un peu facile, pas du tout indispensable, si ce n’est justement pour rappeler qu’on était alors dans les années suivant la libération de la femme et la révolution sexuelle (détail qui n’est pas anodin, regardez bien, c’est elle qui est à l’initiative du calin) ! Nicolas Roeg semble d’ailleurs coutumier du fait, et on retrouvera le même genre de scènes inutiles trois ans après dans L’Homme Qui Venait d’Ailleurs...
Mais s’il suffisait de décors inhabituels, d’un couple de vieilles femmes inquiétantes (dont l’une, aveugle, se prétend voyante), de deux ou trois coïncidences et de quelques apparitions d’une silhouette vêtue de rouge comme l’enfant morte au début du film, pour réussir un film fantastique (ou même un film "normal"), cela se saurait...
Et en plus - et c’est sans doute le pire - on s’ennuie ferme en essayant de s’intéresser à cette intrigue qui ne mène nulle part, tant le film regorge de longueurs, de dialogues inutiles, de scènes superflues. Tout celà pour quoi ? Ceux qui veulent comprendre le film - à supposer qu’il y ait quelque chose à comprendre, mis à part le fait qu’il est bien triste et évidemment traumatisant pour des parents de perdre un enfant - devront se rabattre sur la nouvelle de Daphne du Maurier, Nicolas Roeg étant trop obscur / brouillon / shooté / incompétent pour nous livrer un film ayant une quelconque signification.
Une grosse déception, donc, surtout pour un film présenté par certains comme une oeuvre des plus représentatives et des plus importantes du fantastique des années 70 ... Mmmmrrrrrpphhhh !
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