Robocop
Dans un futur proche, les soldats ont été remplacés par des robots et des drones fabriqués par la société OmniCorp. Mais en dépit de leur efficacité, l’opinion publique refuse qu’ils remplacent les forces de police traditionnelles. Compte tenu de l’enjeu que représente ce marché, Raymon Sellars, président d’Omnicorp, décide de créer un cyborg en "mettant un homme dans un robot". Cet homme, ce sera Alex Murphy, père de famille et policier incorruptible, atrocement mutilé après l’explosion de sa voiture piégée...
On pouvait craindre le pire de ce remake au budget de 100 millions de dollars et s’attendre à un gros film d’action bien bourrin... et c’est une véritable et bonne surprise de se rendre compte que ce n’est pas le cas !
Le choix de José Padilha, réalisateur brésilien inconnu mais de nombreuses fois récompensé pour son cinéma engagé, n’y est sans doute pas étranger. Et comme il n’était sans doute pas question pour lui de se contenter d’un pâle remake, il a choisi d’emmener son Robocop sur d’autres voies que son brillant pédécesseur.
En 1987, Paul Verhoven (alors inconnu du grand public, lui aussi) avait livré avec son Robocop un film-choc, très violent, impertinent, plein d’humour noir, de cynisme et politiquement très incorrect, dénonçant de nombreux travers de l’Amérique de Reagan. On peut regretter que Padilha n’ait pas choisi cette voie, la société américaine n’ayant finalement guère évolué depuis, mais il faut bien avouer que 27 ans après, l’impact n’aurait pas été le même (sans parler de l’effet de surprise)...
Plutôt que de dénoncer la mondialisation et la toute puissance des multinationales ou l’obsession sécuritaire d’une partie de la population américaine, le réalisateur choisit de s’intéresser au personnage d’Alex Murphy et aux problèmes éthiques que pourrait soulever la création d’un tel cyborg, au travers des différentes évolutions et programmations que va subir le malheureux Murphy...
Dommage que l’acteur retenu pour le rôle principal, Joel Kinnaman, soit aussi fade et transparent. Mais heureusement, il est bien entouré avec Michael Keaton (ancien Batman de Tim Burton), Gary Oldman (Sirius Black dans la saga Harry Potter, James Gordon dans les Batman de Christopher Nolan, entre autres...), Samuel L. Jackson et Abbie Cornish (vue récemment dans Sucker Punch).
Au final, le film s’avère bien équilibré entre scènes d’action et scènes un peu plus intimistes, destinées à faire réfléchir le spectateur, sans oublier les inévitables (mais plutôt habiles) clins d’oeil au film de 1987et le tout réalise un carton au box-office mondial ! On n’en a donc certainement pas terminé avec ce Robocop*...
* Mais apparemment, ce sera sans José Padilha, qui aurait peu apprécié cette première expérience d’un blockbuster...