Batman
Tim Burton bénéficie pour ce film de moyens considérables, et il ne se prive pas ! ll fait appel à Jack Nicholson pour le rôle du méchant Joker, à Kim Basinger (alors en pleine gloire, 2 ans après son triomphe dans 9 Semaines et demi), à Jack Palance et pour la musique à Prince, qui rivalisait alors avec Michael Jackson pour le titre de roi planétaire de la pop ! Avec en prime une surprise, le choix de Michael keaton dans le rôle de Bruce Wayne...
A priori, Michael Keaton n’a rien d’un super-héros : sa taille et son début de calvitie avaient même à l’époque été l’objet de commentaires ironiques...
Mais peu importe : Tim Burton avait travaillé avec lui sur Beetlejuice l’année d’avant, et il le voulait dans Batman. Point final. Et il faut bien reconnaître que Michael Keaton fait un Bruce Wayne tout à fait honorable, tenant la comparaison avec ses successeurs au profil de séducteur : Val Kilmer et George Clooney, qui interprèteront un Batman plus décontracté ...
Car Tim Burton voulait un Batman torturé. Changement d’ambiance, donc, pour ce film inspiré de l’autre poids lourd de DC Comics : Batman. Son costume est noir, il agit de nuit, et souvent dans les bas-fonds de Gotham City ... rien à voir avec Superman qui vole dans les cieux dans son collant rouge et bleu ! Et même le personnage est sombre. Rien à voir avec l’idéaliste Kal El : Batman n’hésite pas à tuer. Il faut dire qu’il a ses raisons ...
Tim Burton a pris quelques libertés avec le Batman "historique", et s’est inspiré de la période la plus "sombre" du héros, celle d’avant-guerre, sans doute avant que la censure du Comics Code Authority impose dans les années 50 de sévères restrictions ... Celle aussi du Dark Knight de Frank Miller. Et si son Batman n’hésite pas à tuer, c’est parce qu’il a assisté dans sa jeunesse au meurtre de ses parents, assassinés par celui qui deviendra ensuite le Joker.
Ce côté obscur (on a déjà lu ça quelque part ...) se retrouve dans les extraordinaires décors gothiques de Gotham City, pour lesquels le film recevra d’ailleurs un Oscar.
Mais ce qui ressort principalement de ce film, c’est l’excès et la démesure que filme admirablement bien Tim Burton, en particulier celle de Jack Nicholson qui "en fait des tonnes" dans le rôle du Joker.
Les suivants (Batman 2, le Défi également réalisé par Tim Burton, mais également les suivants, Batman Forever ainsi que Batman et Robin, ne feront que poursuivre (avec plus ou moins de réussite) dans la voie tracée par ce premier Batman, avec des "méchants" de plus en plus farfelus et déjantés !
Réplique culte de Jack Nicholson : "Mes balllons... c’est mes ballons ... Il m’a volé mes ballons ! Bob ... flingue !"
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