La Guerre des Mondes (War of the Worlds)
Franchement, cette nouvelle version de la Guerre des Mondes (après celle très réussie de Byron Haskin en 1954, produite par George Pal) est une réussite. Mais franchement aussi ... j’attendais encore mieux de la part d’un génie comme Spielberg. On a le droit de placer la barre très haut, avec un réalisateur tel que lui, non ?
Ce projet de Spielberg était assez ancien ... et il avait été contrarié (le projet) par la sortie en 1996 de Independance Day. Sans parler de Mars Attacks, toujours sur le même thème, sortie quelques années plus tard.
Alors, après la version de 1954 dont le héros était un scientifique (ce qui était le cas à l’époque dans 90% des films de SF), après la grosse machine à effets spéciaux de Roland Emmerich, après l’humour déjanté de Tim Burton, que restait-il à Spielberg ?
Je ne sais pas si c’est l’explication ... mais Spielberg a adopté un angle d’attaque dans son film qui est en effet assez novateur. En effet, alors qu’il s’agit d’une invasion (voire d’un génocide ...) en bonne et due forme de notre bonne vieille planète, Spielberg s’intéresse à ... un docker un peu paumé (Tom Cruise) qui ne parvient même pas à faire face à ses obligations de père intermittent, suite à son divorce.
Malheureusement, ce choix limite un peu la portée du film. Le personnage de Tom Cruise est relativement attachant, mais accumule un peu les clichés. Et du coup, l’invasion extra-terrestre passe au second plan. On reste donc un peu sur sa faim. Spielberg essaie quand même de faire passer un sentiment d’horreur vis à vis du massacre organisé par les aliens, avec le recours à quelques effets spéciaux assez gore, mais sans que cela soit véritablement justifié par le scénario. D’accord, les terriens capturés par les E.T. semble passer littéralement à la moulinette, mais pourquoi au juste, on ne le saura jamais ... c’est un peu facile.
Cela dit, ça reste du Spielberg. C’est très bien réalisé, Tom Cruise est égal à lui même, et s’il ne s’agissait pas d’un film de cette importance (sur le plan de l’histoire de la SF), je serais sans doute moins sévère. Mais je trouve que cette nouvelle version n’appporte pas grand chose, 50 ans après, à celle de Byron Haskin.
Un conseil, donc : regardez aussi la version de 1954, et faites vous votre propre opinion.
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