Project 666
Patrick est un gentil garçon, qui donne un coup de main au prêtre de sa paroisse pour retaper un ancien asile psychiatrique pour enfants dans lequel ont eu lieu dans le passé des événements horribles. Mais lorsque ses amis découvrent que l’asile désaffecté sera inoccupé pour la nuit, une fête s’organise, avec musique, alcool à gogo , sexe et jeux stupides... notamment celui consistant à tenter d’invoquer les esprit pour tenter de faire léviter Rory, le jeune frère de Patrick. Et cela marche... si bien que le jeune Rory se retrouve possédé ! Les amis de Patrick se lancent alors dans un exorcisme, qui réussit aussi. Mais l’esprit malfaisant s’empare alors d’un autre des leurs et semble bien décidé à tous les tuer...
Il y a un signe qui ne trompe pas : quand un film est commercialisé sous quatre titre différents, c’est qu’il y a un loup... Alors méfiez-vous car qu’il s’appelle Projet 666, Backmask, Exeter ou The Asylum, c’est bien de la même daube qu’il s’agit !
Pourtant, Marcus Nispel n’est pas le premier venu puisqu’il a déjà réalisé plusieurs clips de Mylène Farmer (si, si...) et, surtout, les remakes de Massacre à La Tronçonneuse, Vendredi 13 et Conan. D’ailleurs, les images de Projet 666 sont plutôt réussies, de même que les effets spéciaux et les scènes d’horreur. C’est plutôt ce qui les relie entre elles qui pose problème...
Ca semble pourtant assez facile, d’écrire un scénario correct de film d’horreur, en particulier lorsqu’on réunit autant de clichés que dans Projet 666 ! Des jeunes qui font la fête, un exorcisme, un esprit qui passe de corps en corps : tout cela a déjà été vu de très nombreuses fois. Quant aux personnages, là aussi on est en territoire connu, qu’il s’agisse du gentil garçon pas très doué avec les filles, du geek obèse, de la blonde à forte poitrine nymphomane, du drogué au look négligé sans oublier l’obsédé de service.
Alors comment expliquer que le scénario soit aussi nul, aussi maladroit bourré d’invraisemblances, avec un twist final qui est juste du grand n’importe quoi ? On a un peu l’impression que depuis son remake très réussi de Massacre à La Tronçonneuse, Marcus Nispel se laisse aller à de plus en plus de facilité. Son remake de Vendredi 13 n’était pas vraiment une réussite et celui de Conan était assez quelconque, en dépit de quelques bons moments. Et surtout, on a l’impression qu’il ferait mieux de se contenter de faire des remakes ! Car lorsqu’il s’agit de suivre une trame pré-existante, passe encore, mais visiblement, pour conduire un projet plus personnel, c’est autre chose....
On se demande ce que Marcus Nispel a voulu faire avec ce film, qui rappelle un peu (mais un peu seulement, 35 ans après et en moins bien) le fameux Evil Dead de Sam Raimi. On croit même par moments y déceler des tentatives d’humour et de second degré, mais qui tombent complètement à plat et à côté. L’amateur d’horreur retiendra peut être les yeux crevés par deux brosses à dents, les bras raccourcis par un moteur de tondeuse ou la tranche de visage qui aterrit sur un meuble et dont l’oeil s’ouvre... c’est bien fait et cela montre encore une fois que Marcus Nispel est un bon technicien. Mais ce n’est pas une raison pour se moquer de son public en lui proposant un scénario indigne et indigent.