Evil Dead 3 : L’armée Des Ténèbres (The Army of Darkness)

Envoyé dans le passé par le fameux Necronomicon à la fin d’Evil Dead 2, Ash se retrouve en l’an 1300. Il décide de venir en aide à la population, qui doit faire face à la redoutable armée des cadavéreux. Car si le Livre des Morts tombait entre leurs mains, le mal règnerait sur la terre pour toujours. Heureusement, Ash peut compter sur sa tronçonneuse, son flingue et... même sa voiture, qui a fait le voyage avec lui !
Après avoir effrayé toute une génération avec le premier Evil Dead, Sam Raimi s’était livré à un exercice des plus périlleux en assurant lui-même le remake de son film quelques années plus tard. Tenter d’aller encore plus loin dans le genre dans le troisième volet aurait sans doute été une faute de goût ... un piège que Sam Raimi évite habilement en changeant assez radicalement d’approche, par le biais de la comédie.
L’humour noir et le second degré étaient déjà latents dans Evil Dead 2, mais cette fois, le doute n’est plus permis et dès les premiers minutes, ce sont de véritables gags qui nous plongent dans l’ambiance délirante de L’Armée des Ténèbres.
Bien entendu, l’horreur est toujours présente et certains représentants des forces du mal sont tout aussi répugnants que dans le précédent épisode... mais le rire n’est jamais très loin et Sam Raimi ne cherche à aucun moment à appuyer là où ça pourrait faire mal. Du coup, aucune scène ne s’avère véritablement dérangeante et l’humour peut fonctionner avec un maximum d’efficacité.
Le plus heureux, dans cette affaire, c’est sans doute Bruce Campbell, qui peut s’en donner à coeur joie comme jamais encore dans sa jeune (à l’époque) carrière, en criant à tue-tête et en roulant des yeux comme des billes à la première occasion... ce qui ne l’empêche quand même pas de jouer les durs en roulant des mécaniques. On a même la joie de le découvrir pour la première dans sa vie "civile" de vendeur dans une grande surface américaine !
Mais le grand moment du film, c’est le combat qui dure une bonne vingtaine de minutes entre l’armée commandée par Ash - à l’aide des quelques améliorations qu’il a pu apporter à leur équipement moyen-âgeux - et les cadavéreux, des squelettes animés un peu "à l’ancienne", ce qui rappellera de bons souvenirs aux fans de Ray Harryhausen. Là, Sam Raimi s’en donne à coeur joie en laissant libre cours à son imagination (et on sait aujourd’hui qu’elle est grande), comme avec cet orchestre qui joue une marche militaire en utilisant des humérus comme flutiaux et des crânes comme tambours !
En résumé, après avoir réalisé une première suite qui était en fait un remake, voilà que Sam Raimi réalise une vraie suite, qui se déroule dans le prolongement du film précédent, mais qui en même temps n’a rien à voir avec lui, tant il traite le sujet différemment. Résultat ? Une vraie comédie délirante qui n’a rien à envier aux Scary Movies et autres parodies de films de zombie d’aujourd’hui. La preuve que 12 ans après Evil Dead, Sam Raimi était toujours un précurseur !