Cujo
La famille Trenton traverse une mauvaise passe. Leur fils Tad a du mal à trouver le sommeil, persuadé qu’un monstre est caché dans l’obscurité. Vic découvre que sa femme Donna a une liaison. Et pour couronner le tout, leur deuxième voiture est sur le point de rendre l’âme. Alors que Vic doit s’absenter pour plusieurs jours pour affaires, Donna conduit sa voiture chez le garagiste, en compagnie de son fils. Mais celui-ci est introuvable. Il ne reste plus que son chien Cujo, un énorme Saint-Bernard, qui attaque Donna et Tad. Ceux-ci se réfugient dans leur voiture, qui refuse de redémarrer...
Rares sont les films d’horreur qui échappent à l’emprise de leur âge et celui-ci ne fait pas exception à la règle : Cujo a plus de 30 ans et ça se voit.
Cela présente certains avantages, cela dit. Les effets spéciaux "classiques" (et non pas numériques) confèrent ainsi au film un aspect réaliste qui le rend finalement plus efficace, avec un Cujo qui évolue tout au long du film, du sympathique Saint Bernard qu’on a envie de gratouiller au monstre couvert de bave et aux yeux injectés de sang (bravo aux maquilleurs).
L’âge du film nous permet également de revoir Dee Wallace, actrice plutôt spécialisée dans le fantastique et l’horreur, devenue célèbre pour le grand public pour son rôle de mère de famille dans E.T., ainsi que le tout jeune Danny Pintauro qui, lui, deviendra célèbre aux côtés d’Alyssa Milano (Charmed) dans la sitcom Madame est servie ! Cela dit, sa prestation dans le rôle du jeune Tad fut plutôt saluée par la critique. Et le film obtint le Prix du Public au festival Fantasporto de 1987.
Malheureusement, Cujo souffre aussi de quelques défaut inhérents à l’époque à laquelle il a été réalisé. On met beaucoup de temps à entrer dans le vif du sujet (environ 45 minutes, soit la moitié du film). Alors certes, on peut considérer que ce temps permet de faire connaissance avec les personnages et à faire monter progressivement la tension, ce qui n’est pas faux... Mais aujourd’hui, on obtiendrait sans doute le même résultats en 20 minutes pour se concentrer davantage sur l’action, d’autant que le scénario est quand même cousu de fil blanc et qu’on comprend dès les premières secondes que le chien, mordu par une chauve-souris, a attrappé la rage, que le petit garçon qui a peur des monstres ne tardera pas à en croiser un, que la voiture tombera défiitivement en panne au plus mauvais moment...
Mais même si on devine bien à l’avance ce qui va se passer et comment le film va se terminer*, le suspense fonctionne plutôt bien, surtout dans sa deuxième partie, avec un Cujo assez terrifiant et en même temps presque émouvant. Le public de l’époque ne s’y est d’ailleurs pas trompé, le film connaissant un certain succès. Et si le film ne compte pas parmi les meilleures adaptations des romans de Stephen King**, il ne fait pas non plus partie des pires !
* sauf pour ceux qui ont lu le roman avant... car dans le roman, le jeune Tad meurt déshydraté, à la différence du film, dans lequel sa mère parvient à le faire revenir à la vie.
** le roman non plus ne fait partie des meilleurs de King...