Blade Trinity
On peut être un super héros et avoir des problèmes avec la justice… surtout quand vos ennemis vous tendent un piège pour vous pousser à commettre une bavure ! Et lorsque Blade tue un humain, il se retrouve aux mains d’une police noyautée par les adeptes, ces apprentis vampires qui exécutent les basses besognes que les vrais vampires ne peuvent réaliser en pleine lumière… mais heureusement pour lui, il n’est plus le seul chasseur de vampires en ville ! Une équipe qui se fait appeler les « traqueurs nocturnes » le libère. A leur tête, Hannibal King, un ancien novice. Ensemble, ils vont tenter de chasser la plus terrifiante des proies : le père de tous les vampires, qui aurait été récemment éveillé par ses enfants pour éliminer Blade : Dracula lui-même ! Mais Dracula, porteur de l’ADN originel des vampires peut aussi les mener à leur perte : une goutte de son sang pourrait en effet permettre aux traqueurs nocturnes de mettre au point une arme biologique, un virus qui ne serait mortel que pour les vampires …
Le premier volet de la saga nous avait montré Blade éliminant des vampires grâce à sa maîtrise des arts martiaux et notamment de son sabre. Guillermo Del Toro avait donné à Blade 2 une orientation différente et intéressante , Blade et ses alliés utilisant davantage la science et la technologie face aux pouvoirs séculaires des vampires. Ce troisième opus continue d’explorer cette voie, en nous proposant des quasi sabres-laser à base d’ultra-violets, capables de découper les vampires comme des mottes de beure ! De leur côté toutefois, les suceurs de sang ont trouvé leur propre version de la « solution finale » en imaginant de véritables usines de production de sang, dont les principales machines sont évidemment des corps humains, comme emballés sous vide mais maintenus en vie pour fournir à la race supérieure des vampires de quoi se nourrir !
Evidemment, l’inconvénient d’un tel scénario, c’est que quel qu’en soit l’issue, on peut difficilement imaginer une suite. D’un côté, Dracula et un plan pour réduire la race humaine à un immense troupeau d’animaux produisant du sang, de l’autre Blade et ses alliés travaillant à la fabrication d’un virus susceptible d’éradiquer définitivement la race des vampires de la planète… difficile de trouver mieux ! C’est d’ailleurs peut être la raison pour laquelle il n’ya jamais eu de Blade 4 (encore que, avec la mode des « reboot » d’aujourd’hui, il ne faut jamais dire jamais)…
En tout cas l’enjeu du film est de taille et il faut bien cela pour tenir le spectateur en éveil. Car la réalisation manque singulièrement d’originalité. Musique techno et montage speed, ça n’a rien de nouveau et, malheureusement, sans les morceaux de bravoure que le brio de Guillermo Del Toro nous avait offert dans Blade 2, les gesticulations de Wesley Snipes et de ses amis s’avèrent assez ordinaires. Et ce n’est pas l’apparition de chiens vampires qui semblent tout droit sortis d’un épisode de Resident Evil qui va changer quoi que ce soit … Quant à ceux qui attendaient beaucoup de la confrontation finale - inévitable et prévisible - entre Blade et Dracula, ils risquent fort d’être déçus.
Faut-il vraiment évoquer les acteurs dans un film de ce genre ? Au moins, dans l’épisode précédent, Guillermo Del Toro lui avait réservé quelques moments d’émotion (si, si ...), mais là, rien à se mettre sous la dent. Wesley Snipes est égal à lui-même dans un rôle qui ne lui demande absolument aucun talent… Quant aux autres acteurs, ni Jessica Biel (déjà vue dans le remake de Massacre à la Tronçonneuse) ni Ryan Reynolds (qui sera en 2011 le héros de Green Lantern après avoir été Deadpool dans Wolverine) ne crèvent l’écran, pas plus que Dominic Purcell (célèbre pour son rôle de Lincoln Burrows dans Prison Break). On ne peut que regretter que le personnage de Whistler interprété par Kris Kristofferson tombe pratiquement aux oubliettes...
La faute à qui ? A David S. Goyer bien entendu, qui avait été jusqu’alors bien meilleur scénariste que réalisateur. Certes, il a fait mieux ensuite, avec Invisible et The Unborn … mais avec Blade Trinity, il ne s’est pas trop foulé …
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