The Wolfman
Lawrence Talbot ne s’est jamais bien entendu avec son père et a quitté depuis bien longtemps la demeure familiale de Blackmoor. Mais la disparition de son frère et le désespoir de sa fiancée le forcent à revenir. Là, il découvre qu’une série de meurtres particulièrement sanglants a eu lieu parmi les villageois, qui pensent que le coupable est une créature monstrueuse. A la recherche de son frère, Lawrence va découvrir la terrible vérité ...
The Wolfman fait partie de ces films dont le scénario n’est vraiment pas le point fort. Comme le Dracula de Coppola ou le Frankenstein de Branagh, The Wolfman revient aux origines du mythe, puisqu’il est le remake du film de George Waggner de 1941, The Wolf Man. Inutile par conséquent de chercher une quelconque originalité, un nouveau point de vue sur cette créature légendaire, un quelconque rebondissement ou un twist final inattendu : le spectateur en sait bien plus long sur ce qui se déroule à l’écran que le malheureux Lawrence !
Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que Lawrence se fera mordre, qu’il se transformera en loup-garou et que celui qui l’a ainsi transformé n’est autre que son père... Mais l’intérêt du film ne se situe pas à ce niveau là, de toute manière.
Tout d’abord, il faut souligner le casting éblouissant réuni par Joe Johnston : Anthony "Hannibal" Hopkins (Dracula, Rencontre Avec Joe Black, Coeurs Perdus en Atlantide) est parfait dans le rôle du père, vieux loup-garou qui finit par perdre tout contrôle sur ses actes ; Benicio Del Toro est excellent dans ce rôle d’aristocrate torturé qui devrait lui valoir une ou deux prix d’interprétation supplémentaires (il en a déjà quelques uns ...) ; Hugo Weaving, qui interprète un personnage sans grand intérêt, parvient comme toujours à se faire remarquer ; quant à Emily Blunt (déjà vue dans Wind Chill), elle passerait presque inaperçue face à ces trois monstres ! De ce point de vue là, le film fait honneur à son modèle de 1941, qui réunissait quand même Lon Chaney, Claude Rains, Ralph Bellamy et Bela Lugosi...
Ensuite, il faut rendre hommage à la musique, aux décors, aux effets spéciaux et aux maquillages. La bande son de Danny Elfman est -pour une fois - d’un clacissisme absolu. Lui qui nous a habitué à des musiques superbes mais souvent fantaisistes (surtout dans les films de Tim Burton) vise ici l’efficacité et c’est réussi ! Pour ce qui est des décors, la campagne anglaise comme Londres sont rendus de manière absolument superbe et contribuent (notamment avec des ciels perpétuellement chargés de nuages) à l’ambiance inquiétante qui règne dans le film. Les scènes d’action sont parfaitement maîtrisées par Joe Johnston, qui nous montre des loup-garous à mi-chemin entre l’homme et l’animal, hésitant entre la station debout et la course à quatre pattes, rapides, sauvages et particulièrement redoutables... Quant aux maquillages, ils sont presque réalistes et il faut féliciter le réalisateur pour son choix de cette solution "classique", à des années lumière des effets numériques très artificiels et "tape-à-l’oeil" de Twilight 2, par exemple !
Joe Johnston ne nous avait pas habitué à cela : spécialiste des films "légers" tels que Cherie J’ai Rétréci Les Gosses ou Jumanji, il nous livre cette fois un film adulte, réfléchi, complet et équilibré, qui rend un bel hommage aux films des années 40 et 50, tout en y introduisant suffisamment de modernité (notamment un certain nombre de scènes assez "gore") pour captiver l’attention des spectateurs blasés que nous sommes...
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La fin laisse - comme souvent - la porte ouverte à une suite... Mais même si le film se suffit à lui-même, il faut avouer qu’on aimerait bien voir Hugo Weaving en loup-garou !
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