Paranormal Activity
Ce fut le gros buzz cinématographique de la fin d’année 2009 et le « grand gagnant » des Teen Choice Awards 2009, c’est dire si "Paranormal Activity" est un pur produit marketing bien en phase avec son public ciblé : les Djeuns gavés de produits télés formatés et d’infos non vérifiées via internet.
J’ai l’air de vouloir jouer la ringarde de service n’est-ce pas, mais à côté de ce "Paranormal Activity", Le Projet Blair Witch semble un pur chef-d’œuvre cinématographique !
Le pitch était pourtant simple et original : un jeune couple vivant à San Diego pense que leur maison est hantée par une présence démoniaque. Ils décident d’installer dans leur chambre à coucher une caméra vidéo afin d’enregistrer les évènements nocturnes qu’ils pensent subir pendant leur sommeil. Ainsi le film montre les 86 minutes d’enregistrements vidéos entre septembre et octobre 2006.
Il n’y a aucune mise en scène puisqu’on passe d’un enregistrement à un autre : le jour puis la nuit.
Le jour : « J’en ai assez ! », « Qu’est-ce-qui se passe ? », « C’est quoi ce bruit ? Merde, putain », etc…
La nuit : Un petit bisou et au lit. 4h du matin : Micah se tourne dans son sommeil côté gauche, puis côté droit. Katie (à noter aussi le choix du casting, jamais vu une « actrice » aussi crispante) se redresse dans son lit : « J’ai fait un cauchemar », etc…
Plus les journées passent, plus la présence démoniaque se manifeste : une porte claque, un vent pénètre dans le séjour, un lustre se balance… Pour ma part, je subodore une fenêtre mal verrouillée, mais bon continuons...
La tension semble alors à son comble quand Katie à 03h22mn et 06 secondes se lève et vient se tenir immobile tout le reste de la nuit devant le lit, tandis que Micah continue son gros dodo. Jamais ressentie une terreur pareille ! Âmes sensibles s’abstenir !
Afin d’accentuer ce sentiment de peur oppressante (non ne riez pas, l’heure est grave !), le réal pas normal Oren Peli (qui c’est celui-là ?) distille ses références cinématographiquement fantastiques dans le chef-d’œuvre de sa vie : un Ouija qui prend feu et un exorciste qui refuse d’entrer dans le séjour car il va provoquer une grosse colère au vilain démon. J’aime les clins d’œil dans les films de genre, là je suis servie et au bord des larmes… trop d’émotions.
J’aimerais maintenant, chers amis de l’Etrange, citer le grand réal pas très normal Oren Peli et ses riches références : « Tout comme on a dit qu’après Psychose, on ne pourrait plus jamais prendre de douche, ou qu’après Les Dents de la Mer ou Open Water on ne pourrait plus nager dans la mer, ou encore qu’après Le Projet Blair Witch on ne pourrait plus camper dans les bois. Je me suis dit qu’on ne pouvait plus dormir dans sa propre maison (…) ».
Tourner dans sa propre maison en sept jours avec un budget de 15 000 dollars ne fait pas de vous le Sam Evid Dead Raimi du 21ème siècle. Encore faut-il aimer le cinéma de genre. La passion peut faire alors de petits miracles.
Paranormal Activity « offre » trois fins alternatives : celle vu par le public au cinéma. Katie totalement possédée tue son petit ami et « lance » le corps de celui-ci contre la caméra vidéo. On se demande si les deux autres fins sont aussi originales et inattendues. J’attends pour ma part toujours de sursauter comme dans le fameux trailer maintes fois montré l’année dernière.
Mais je crois que le bouquet final, c’est d’apprendre de source sûre (merci docteur Furter) que ce pseudo film d’horreur a engrangé pas moins de 193,311,485 dollars dans le monde. Ainsi nous aurons la joie de découvrir, dès l’année prochaine, la suite des aventures de Micah et Katie et leur vilain démon. J’ai hâte !
En attendant je file revoir The Entity et Les Documents Interdits deux pièces maîtresses du film de Possession et du docufiction que cet Oren Peli ne doit pas connaître.
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