Hybrid (Super Hybrid)
A la suite d’un accident de la route, une étrange voiture, de marque inconnue, est amenée dans un garage de la police. Mais les mécaniciens ne vont pas tarder à devenir les proies et les victimes de ce véhicule qui semble animé d’une véritable volonté de tuer. Une poignée de rescapés va tenter de survivre et découvrir la terrible vérité concernant leur ennemi : la voiture est vivante...
Mais qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête d’Eric Valette, réalisateur confirmé - notamment du film Maléfique, prix du jury à Gerardmer, quand même - avec ce film censé nous faire peur et qui s’avère incroyablement (et involontairement) drôle ?
La voiture tueuse était loin d’être un thème surexploité au cinéma. On se souvient d’Enfer Mécanique, une série B plutôt réussie pour l’époque et bien entendu Christine, de John Carpenter, d’après le roman de Stephen King. Il n’était donc pas nécessaire d’aller chercher un scénario invraisemblable pour faire du neuf, même pour un film au budget apparemment très limité.
On veut bien (surtout sur ce site !) croire aux extra-terrestres, aux fantômes, aux vampires, aux mutants dotés de super-pouvoirs et aux dieux maléfiques qui régnaient sur la terre avant même l’apparition de l’homme. Mais des calmars géants qui se déguisent en voiture ???
Certes, le calmar est doté de facultés lui permettant de se fondre dans son environnement (qui rappelons le quand même, est en principe aquatique...). Certes, il est même parfois équipé de photophores, ce qui pourrait expliquer que, sous sa forme automobile, ses phares fonctionnent !
Mais quand même... c’est très fort de la part d’un calmar, même géant, d’être capable d’imiter et - encore mieux - de créer plusieurs nouveaux modèles, de différentes tailles, de la voiture de sport au pick-up, de différentes couleurs, et de s’équiper d’un pare-brise indestructible... De même, on ne saura jamais pourquoi ce calmar semble si désireux de massacrer des humains (une vengeance personnelle, peut être ?) et encore moins comment il peut ainsi s’aventurer sur la terre ferme !
Remercions donc Benjamin Carr (un nom prédestiné !) pour ce scénario digne d’entrer dans l’histoire du cinéma comme un des plus ridicules jamais écrits. C’est grâce à lui que le film atteint un tel degré de nanaritude, avec en plus des personnages comme la standardiste ou le chef du garage qui atteignent des sommets de ridicule... car pour le reste, Hybrid est plutôt bien réalisé.
On voit bien que le budget était très limité. Acteurs inconnus (et pas très bons pour la plupart), effets spéciaux numériques tout juste dignes d’un jeu vidéo, conçu comme un huis-clos à l’intérieur d’un garage... mais Eric Valette exploite au mieux le peu qu’on lui a donné et s’en sort plutôt bien. Curieusement, en effet, Hybrid n’est pas désagréable à regarder et s’avère même plutôt divertissant.
Evidemment, c’est son côté involontairement comique qui fait l’essentiel de son charme. Et de ce point de vue, on n’est pas déçu par la fin, car après nous avoir débarrassé de ce terrible céphalopode à soupapes, la réalisateur semble suggérer avec ses dernières ilmages qu’il pourrait y en avoir d’autres, sur nos routes et nos parkings...
On n’ose pas rêver à une suite... Mais en tout cas, ça expliquerait pourquoi, en dépit de la hausse des prix du carburant, il y a toujours autant de bouchons. Ah les sales bêtes !
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