Hypnotic
Danny Rourke est un policier traumatisé par la disparition de sa fille de sept ans, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Appelé suite à un appel anonyme sur les lieux d’un braquage de banque, Danny voit un inconnu aborder différentes personnes, qui adoptent alors un comportement étrange, comme une femme qui se déshabille en pleine rue, facilitant le braquage. S’étant introduit lui aussi dans la banque, Danny découvre dans un coffre une photo de sa fille, avec un message l’incitant à trouver Lev Dellrayne. Danny tente de poursuivre l’homme qui semble avoir orchestré le braquage, mais échoue à l’arrêter. Danny se rabat alors sur l’auteur de l’appel anonyme, une certaine Diana Cruz, voyante, qui lui révèle des secrets sur l’hypnose et sur les "hypnotics", des individus dotés du pouvoir d’influencer les actes des autres humains, dirigés par un programme gouvernemental ultra-secret...
Un jour, peut-être, le génie de Robert Rodriguez sera reconnu... Mais le réalisateur brouille parfois lui-même les pistes, entre films à micro-budget, suites de succès passés et films plus ambitieux. Heureusement, Hypnotic appartient à cette dernière catégorie. Rodriguez avoue même avoir été influencé par Hitchcock pour l’écriture de son scénario... Mais plus qu’à un film d’Hitchcock, on pense davantage à des films comme Inception, Cypher et, de manière générale, aux films tirés de l’oeuvre de Philip K. Dick dans lesquels on ne sait plus très bien où est la réalité et où est l’illusion (comme Total Recall par exemple) ; mais aussi à certains films de M. Night Shyamalan ou même à certains films de la saga Mission Impossible, pour son twist final. Hypnotic est d’ailleurs davantage un film d’action qu’un thriller jouant sur le suspense.
On est très vite dans l’ambiance, avec une première scène de braquage très réussie et l’intervention d’un mystérieux personnage qui semble donner des instructions à des passants, dont les comportements deviennent aussi étranges que dangereux... On apprendra par la suite que ce personnage appartient à une catégorie d’individus appelés "hypnotiques", capables d’imposer leur volonté aux autres. Mais rien à voir avec les hypnotiseurs que nous connaissons, qu’il s’agisse de thérapeutes ou de showmen comme Messmer. Dans Hypnotic, il s’agit d’un véritable super-pouvoir et le film est donc clairement à ranger dans la catégorie SF.
Avec un budget confortable (65 millions de dollars) mais modeste au regard de celui d’un blockbuster aujourd’hui, ne vous attendez pas à des miracles au niveau des effets spéciaux. Il y en a d’ailleurs assez peu, ce qui n’est d’ailleurs pas plus mal pour donner au film un côté plus réaliste, le film privilégiant les scènes d’action classiques. C’est l’avantage des pouvoirs psychiques, par rapport à d’autres types de super-pouvoirs : c’est beaucoup plus économique à mettre en scène !
En revanche, Robert Rodriguez n’a pas lésiné sur le casting, heureusement. Même si de nombreux critiques raillent régulièrement Ben Affleck pour son inexpressivité supposée, il continue d’être une tête d’affiche tournant avec les plus grands réalisateurs de notre époque ! Alice Braga, souvent vue dans des films de SF est également un très bon choix. Et dans le rôle du méchant de service, qui de mieux que William Fichtner, remarquable spécialiste du genre, souvent dans le registre de l’ambigüité. C’est assez habile de la part de Rodriguez car ce genre d’intrigue ne vaut souvent que par la performance des acteurs.
Au final, on ne va pas se mentir, Hypnotic ne ressemble que de très loin à un film d’Hitchcok, même si Robert Rodriguez ne manque pas de maîtrise, et son scénario est loin d’égaler celui d’un Christopher Nolan... Mais la comparaison par rapport à ces deux grands maîtres de leurs arts respectifs ne doit pas non plus conduire à sous-estimer le film de Robert Rodriguez, qui reste un film d’action assez haletant, et un bon divertissement !
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