Hurlements (The Howling)
1981 fut une année charnière pour les loup-garous : entre Le Loup-Garou de Londres de John Landis, plutôt tourné vers la parodie et Hurlements, pur film d’horreur (non dénué d’humour toutefois), le genre est définitivement dépoussiéré et relancé ! Même s’il peut sembler aujourd’hui relativement inoffensif, le film de Joe Dante a quand même suffisamment marqué les esprits à l’époque pour que 6 suites soient tournées (et ratées) !
Karen White est présentatrice à la télévision. Ambitieuse, elle obtient le scoop de sa vie : une rencontre avec un tueur en série, Eddie Quist, qui terrorise Los Angeles, qui doit se terminer par l’arrestation de ce ce dernier. Mais les policiers chargés de la suivre perdent momentanément sa trace et elle échappe de peu à la mort, juste avant que Quist soit tué par les policiers. Choquée par ces évenements, elle accepte la proposition d’un de ses amis médecin, le docteur Waggner : elle et son mari partent pour un séjour dans la "Colonie", un lieu de villégiature dans lequel Waggner mène des thérapies de groupe. Mais là bas aussi, d’étranges événements se produisent. Peu à peu, Karen finit par se demander si Quist n’aurait pas survécu et ne l’aurait pas suivie ...
Hurlements est avant tout un film d’horreur, parfaitement maîtrisé. Certes, l’action tarde un peu à se mettre en place (aujourd’hui, les loups-garous seraient apparus dès les 5 premières minutes !) ; certes, certains effets spéciaux ont plutôt mal vieilli ; certes, le film est un peu marqué "seventies" avec ses couleurs ternes, les coiffures improbables de ses personnages et cette idée de "cercle de thérapie" qu’on pourrait presque apparenter, de nos jours, à une secte... mais son côté "gore", l’efficacité de certaines scènes ainsi que la manière de traiter le thème du loup-garou sont résolument novateurs.
Il est loin, le thème du loup-garou maudit, isolé et condamné à vivre un cauchemar éveillé à chaque pleine lune, constituant un danger pour tous ses proches... Dans Hurlements, il s’agit d’une communauté de loup-garous, qui vivent très bien leur différence en se tenant un peu en marge du reste de l’humanité, maîtrisent leurs transformations, qui peuvent intervenir quand ils le souhaitent et se considèrent comme les prédateurs d’une race humaine inférieure.
Ils sont loins, aussi, les effets spéciaux souvent un peu poussifs montrant la transformation des loup-garous, qui constitue à la fois un passage obligé et moment de vérité du genre. La transformation d’Hurlements est un modèle du genre. Un peu longue peut être, mais remarquable et s’attardant sur de nombreux détails : doigts, yeux, oreilles, machoire. Quant au loup-garou "final", une fois la transformation achevée, il est peut être un peu trop humain en se tenant aussi droit sur ses pattes arrière, mais il est aussi particulièrement impressionnant par sa taille et ses longues oreilles pointues.
Du côté des acteurs, on salue la présence de Dee Wallace, bonne spécialiste du genre (et souvent oubliée) dans le rôle de Karen (après l’avoir vue dans Les Femmes de Stepford et La Colline a des Yeux), maisd aussi celles de Patrick McNee (l’inoubliable Steed de Chapeau Melon et Bottes de Cuir), de John Carradine, d’un étonnant Robert Picardo (le docteur holographique de Star Trek Voyager, méconnaissable en tueur en série) et même de Roger Corman himself, qui fait une petite apparition !
Mais si le film est une réussite, c’est avant tout grâce à la réalisation sans failles (si on met de côté la relative lenteur au démarrage) de Joe Dante qui, comme dans la plupart de ses films (Gremlins, Small Soliders) semble hésiter entre horreur et comédie. Ici, la balance penche assez nettement vers l’horreur... mais les dernières images du film ne manquent pas d’humour !
Cliquer ici pour commander le DVD ou le Blu-ray sur Amazon et soutenir les Mondes Etranges !
Commentaires (fermé)