Lock Out
MS One, est un nouveau type de prison. Une prison dont on ne peut s’évader car située dans l’espace ! A l’intérieur, les 500 pires criminels, psychopathes et sociopathes, que la terre ait jamais connu. Animée des meilleures intentions du monde, la fille du président des Etats Unis décide de s’y rendre afin de s’assurer que les conditions de vie à bord de MS One sont décentes et que les droits de l’homme sont respectés. Malheureusement pour elle, une mutinerie éclate et elle se retrouve prise en otage. Une seule personne peut la sauver, l’agent Snow, injustement accusé de meurtre et qui pourrait ainsi se retrouver blanchi. Mais il doit faire vite, très vite...
Si on y réfléchit deux minutes, regrouper les 500 pires criminels en un même lieu est déjà une idée assez stupide en soi... Mais aller jusqu’à dépenser des sommes folles pour leur contruire une prison dans l’espace (alors qu’on n’a déjà pas les moyens de construire suffisamment de prisons sur terre), ça dépasse l’entendement ! Alors en plus de ça, imaginer que la fille du président des Etats Unis puisse s’y rendre sans être escortée par une armée de gorilles... non, vraiment, trop, c’est trop.
L’idée de John Carpenter dans New York 1997 de transformer Manhattan (qui est, rappelons-le, un île au même titre qu’Alcatraz) passait beaucoup mieux, puisqu’elle résultait d’un accroissement de la criminalité (3 millions de détenus !). De plus, la fille du président n’y allait pas en touriste, mais y tombait accidentellement, après le crash d’Air Force One. Et au final, on retenait le message plutôt subversif de Carpenter.
Plus récemment, Luc Besson reprenait l’idée en signant le scénario de Banlieue 13, en mettant cette fois des murs autour d’une partie de la banlieue parisienne désormais aux mains des gangs. Et il ne s’agissait pas de sauver la fille du président, mais d’y trouver une bombe avant qu’elle explose... Mais le voilà maintenant qui recycle le scénario de banlieue 13, simplement en déplaçant l’action dans l’espace et en réintroduisant la fille du président ! Franchement, il y a de l’abus !
Si encore le film tenait la route, on pourrait faire semblant d’oublier le scénario. Mais Guy Pearce (Vorace, La Machine A Explorer Le Temps, La Route) est loin, très loin, d’avoir le charisme de Kurt Russell et il n’est guère aidé par des répliques à deux balles (du moins dans la VF) qui sont censées être drôles et tombent complètement à plat. De plus, les effets spéciaux sont du niveau de ceux d’un bon téléfilm. Quant à la violence du film, elle est assez proche de celle d’un dessin animé, contrairement à ce que la promo nous promet. Ca pète de partout, ça tire, ça cogne, mais pas une goutte de sang à l’horizon... et même pas de tentative d’agression sexuelle sur la fille du président, pourtant mignonne et censée être entourée des pires taulards de la planète ! Pas très crédible, tout ça, même si on peut comprendre la volonté de ratisser large ... euh, pardon, je voulais dire produire un film pour tous publics.
Côté positif on retiendra que les réalisateurs (oui, ils se sont mis à deux pour faire ça !) n’ont pas cherché à en faire trop dans les scènes d’action et que le film reste relativement réaliste de ce point de vue là (du moins pour un film du genre "bourrin" comme celui-là). On appréciera également la prestation de Peter Stormare, toujours excellent.
Mais quand même... ça sent le préfabriqué, le formaté, le calibré. Pour leur premier long métrage, le moins qu’on puisse dire est que James Mather et Stephen St Leger ont été des élèves studieux, appliquant à la lettre tous les préceptes du manuel "le marketing pour les réalisateurs nuls". A moins que la faute n’en incombe à Luc Besson, décidément meilleur réalisateur que producteur. Résultat : un produit qui passera sans doute mieux sur petit que sur grand écran et qui aurait mérité, au mieux, une sortie en "DTV". Et la SF, dans tout ça, ne ressort pas grandie...