Moontrap
La navette spatiale Camelot (il est utile de préciser qu’il s’agit de son nom dans la VO), pilotée par Jason Grant (Walter Koenig) et Ray Tanner (Bruce Campbell) découvre une épave dérivant à proximité de la Lune. Ils en ramènent sur Terre un étrange objet en forme d’oeuf (on sait pourtant depuis Alien qu’il vaut mieux se tenir à l’écart des oeufs trouvés dans l’espace profond), qui s’avère être un robot capable d’assimiler toute machine dans son environnement pour se construire un corps plus puissant, plus perfectionné et ... plus dangereux ! Après avoir -difficilement - détruit l’engin, les deux astronautes parviennent à convaincre la NASA de lancer une nouvelle mission sur la Lune, afin d’enquêter sur ces aliens robotisés...
Il y a des nanars pénibles à regarder... il y a des nanars franchement amusants, à regarder entre potes pour mieux délirer... et puis il y a des nanars qui n’en sont presque pas, qui méritent d’être vus avec un minimum de respect et de sérieux (pas trop quand même) et qui permettent de passer un agréable moment, tout en se disant "c’est vraiment dommage que ...". C’est le cas de ce Moontrap, qui n’est pas le piège à spectateur crédule que l’affiche (qui met en avant "Walter Koenig de Star Trek") pourrait laisser supposer. Et on se dit qu’il est dommage que le réalisateur n’ait pas disposé de davantage de budget et de temps pour réaliser son film.
En même temps, ce manque de budget, ses effets spéciaux parfois d’un autre âge et son scénario approximatif sont aussi ce qui fait, pour partie, le charme de ce film et il n’est pas évident qu’avec davantage de moyens, Robert Dyke aurait pu accoucher d’un film plus abouti.
On se contentera donc d’apprécier Moontrap pour ce qu’il est : une honnête tentative de film de SF à l’ancienne, dont les influences sont aussi diverses que Les Premiers Hommes Sur La Lune, Alien, Transformers (bien avant les films) et bien entendu Star Trek, notamment avec cette étrange race de robots qui par certains aspects rappelent les Borgs de la série Next Generation, aussi bien que les Bioposis de Perry Rhodan !
Evidemment, certains effets spéciaux sont assez pitoyables... Dans ce domaine, toutes proportions gardées, on se situe entre les années 50 et les séries télévisées des années 80. On peut citer, entre autres, les scènes de combat, bruyantes, syncopées et noyées dans la fumée pour cacher la misère, ainsi que les scènes sur la Lune où l’apesanteur semble avoir disparu (pourtant, le ralenti n’est pas une technique très coûteuse, mais bon)...
Mais le pire (ou le meilleur, ça dépend du point de vue qu’on adopte), ce sont les raccourcis scénaristiques ! De ce point de vue, Moontrap atteint des sommets rarement atteints pour un film qui pourtant, parvient tant bien que mal à se maintenir jusqu’à la fin sur le fil qui sépare la cohérence du n’importe quoi.
Personnellement, j’ai particulièrement apprécié la manière dont les héros ont immédiatement trouvé cet étrange "oeuf" dans cette immense épave, ainsi que la reconstitution par ordinateur, non seulement de la créature (un humain, en fait) dont les 2 héros ont retrouvé le squelette, mais également de sa combinaison spatiale ! On ne saura d’ailleurs jamais qui étaient ces humains retrouvés sur la Lune 14 000 ans après leur vaine tentative de s’opposer aux aliens cyborgs. On s’émerveillera néanmoins de la fiabilité de leur technologie, permettant de réveiller en quelques secondes une femme endormie depuis 14000 ans ! Quant au fameux LEM qui a permis aux hommes de marcher sur la Lune (le film permet de s’étonner 20 ans après du design digne d’un ingénieur fou de cet incroyable appareil), aussi incroyable que cela paraisse, c’est exactement ce que les cyborgs attendaient pour compléter leur vaisseau et ainsi quitter la Lune pour envahir la terre !
On se moque et c’est un peu facile... et il est vrai que le film présente d’autres caractéristiques spécifiques aux véritables nanars, tels que les "plans nichons" (courts, mais indispensables) et la musique, apparemment composée et interprètée par un étudiant sur son orgue Bontempi (avec tout le respect qu’on doit à cette marque respectable). Mais il faut quand même souligner les efforts de Robert Dyke - car beaucoup d’autres n’auraient pas fait preuve d’une telle conscience professionnelle - pour livrer un film qui tient presque la route.
Et comment passer à côté du seul film dont Walter Koenig est la star, aux côtés de l’incroyable Bruce Campbell ? Certes, il semble difficile de qualifier d’incontournable un nanar... mais s’il ne devait y en avoir qu’un, cela pourrait bien être Moontrap !
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Pour ce qui concerne le lien pour se procurer le DVD, c’est sans garantie, le film se faisant assez rare. Ce sera au gré des disponibilités et probablement en VHS et d’occasion...
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