Blanche-Neige Et Le Chasseur (Snow White And The Huntsman )
Après la mort de ses parents, la princesse Blanche-Neige se retrouve emprisonnée dans un donjon par sa belle-mère, la sorcière Ravenna, qui a assassiné son père pour régner sans partage sur le royaume. Depuis, la terreur règne et des jeunes filles disparaissent, leur force vitale étant utilisées par la sorcière pour garder sa beauté... Tout va changer lorsque Ravenna va se rendre compte que le coeur de Blanche-Neige peut lui permettre d’obtenir l’éternelle jeunesse. Mais Blanche-Neige parvient à s’échapper et rouve refuge dans la forêt obscure, où règnent des créatures particulièrement dangereuses. Ravenna charge alors un mercenaire de lui ramener la jeune fille...
Réunir trois têtes d’affiche tels que Charlize Theron (vue récemment dans Prometheus), Kristen Stewart (la Bella de la saga Twilight) et Chris Hemsworth (vu dans Thor, The Avengers et La Cabane Dans Les Bois), c’est ce qu’on peut faire de mieux pour un blockbuster tel que Blanche-Neige Et Le Chasseur ! En revanche, on comprend moins que les producteurs aient fait appel à un débutant pour prendre la tête d’un budget de 170 millions de dollars, mais bon, après tout c’est leur problème...
Rupert Sanders ne s’en sort d’ailleurs pas si mal avec ce film qui nous propose une vision un peu plus sombre de Blanche-Neige que ce à quoi Disney et d’autres nous ont habitués. Adapter les contes de notre enfance à la sauce d’aujourd’hui semble d’ailleurs être le dernier jeu à la mode, à Hollywood. La série Grimm en est une bonne illustration et on a vu récemment au cinéma une version horrifique, d’ailleurs très réussie, du Chaperon Rouge. Cela ne fait probablement que commencer.
Mais quand même... c’est là qu’on voit les limites du blockbuster par rapport à des productions moins ambitieuses, qui peuvent se permettre davantage de liberté et aller plus loin dans un domaine ou un autre. Certes, Blanche Neige Et Le Chasseur s’écarte un peu du dessin animé de Walt Disney, mais finalement pas tant que ça ! Trois gouttes de sang par-ci, par-là (et pas plus), un monstre pas si effrayant que ça, quelques insectes, une Blanche-Neige qui manie l’épée et le couteau : voilà à quoi se limite cette version soi-disant sombre du célèbre conte de Grimm, qui par ailleurs ne distille pas une seule once d’érotisme. En revanche, on y trouve de jolies créatures, des papillons, des nains (on échappe à la traditionnelle chanson, mais on sent bien qu’on n’en est pas passé loin), un prince charmant... Bref, tout cela est d’un clacissisme et d’un politiquement correct à faire peur !
On pourrait preque dire que Rupert Sanders a voulu faire de cette version de Blanche Neige un film d’héroic fantasy traditionnelle, façon Le Seigneur Des Anneaux... mais sans la brutalité des combats et aussi, hélas, sans le côté épique qui va généralement avec.
D’ailleurs, le casting illustre assez bien cette totale absence de prise de risques, avec une Charlize Theron dans un rôle de beauté froide, Chris Hemsworth dans celui d’un guerrier aux cheveux longs et Kristen Stewart dans celui de la jeune fille innocente. Comment ça, ça sent le déjà-vu ?
Donc si vous espériez voir une version de Blanche-Neige qui décoiffe, ce ne sera pas pour cette fois ! Cette version là n’est pas désagréable à regarder, loin de là, mais elle n’apporte finalement pas grand chose à ce qu’on connaissait du conte. Ca reste donc un spectacle très familial, pour les familles dont les enfants ont dépassé l’âge des dessins animés bêtifiants mais n’ont pas encore atteint celui de l’esprit critique...