Banlieue 13
La Banlieue 13, qui s’étend sur le 92 et 93 est une zone désertée laissée à l’abandon par l’Etat. Entourée par un mur, on ne peut y entrer que par un poste de contrôle étroitement surveillé. A l’intérieur, rien : plus d’écoles, plus de police, plus de services publics. Le gang de Taha est le seul maître des lieux, à l’exception de l’immeuble où vit Leito. Mais celui-ci s’oppose une fois de trop à Taha, qui kidnappe sa soeur et le fait emprisonner. Pour la retrouver, Leïto va faire alliance avec Damien, un policier d’une unité spéciale chargé de retrouver une bombe expérimentale particulièrement dangereuse, tombée par hasard aux mains de Taha...
La très, très bonne idée de Luc Besson (puisque c’est lui qui est derrière tout cela), c’est de réunir deux acteurs qui n’en sont pas, mais qui sont visiblement bourrés de talent, du moins pour ce qui concerne les films d’action musclée : David Belle et Cyril Raphaelli.
Trois ans après Yamakasi (dans lequel figurait Williams Belle, cousin de David), Besson fait appel à celui qui n’est autre que l’inventeur de ce sport récent et urbain qu’est le parkour, ancien élève de l’école du cirque et membre d’une famille de sportifs fous furieux. Et il l’associe à un champion d’arts martiaux, cascadeur de profession, en la personne de Cyril Raphaelli. Résultat : un film réalisé quasiment sans effets spéciaux, dans lequel les deux acteurs réalisent réellement des acrobaties prodigieuses. Et ça, ça se voit à l’écran et ça donne au film une efficacité sans égale.
Banlieue 13, c’est un scénario invraisemblable, avec une petite touche d’anticipation quand même ainsi qu’une référence au fameux New York 1997. Car le film de Pierre Morel, au delà du parallèle qu’on pourrait faire entre ses personnages et celui de Snake Plissken, partage avec le film de John Carpenter un certain humour noir, une certaine ironie, un esprit suversif et même un message politique ... C’est aussi un film très inspiré des films d’arts martiauxde Hong Kong. Mais en pire. Ou en mieux, selon les goûts du spectateur !
Pierre Morel, pour son premier film (il réalisera ensuite Taken), fait preuve d’une maîtrise impressionnante dans la réalisation des scènes d’action (c’est à dire la quasi-totalité du film !), remarquablement inventives et particulièrement bien chrographiées, tout cela sur fond de ... rap, évidemment.
Evidemment, on aurait préféré que Luc Besson (qui a co-signé le scénario) soit un peu moins paresseux, qu’il cesse d’exploiter avec un peu trop de facilité le thème de la banlieue. Avec un peu plus de fond, un peu moins d’action et un scénario un peu plus travaillé, Banlieue 13 aurait sans doute davantage marqué les esprits.
C’est ce qui différencie New York 1997, dont on parle encore plus de 30 ans après, et un film qui tombera rapidement aux oubliettes. Et pourtant, ça se joue à pas grand chose, tant Banlieue 13 est efficace et, par moments, enthousiasmant...
Le film de Pierre Morel ne restera donc peut être pas dans les annales du cinéma, mais il a au moins deux mérites : il démontre que les français peuvent parfois n’avoir rien à envier aux américains en matière de films d’actions et il vous donnera envie de courir, de sauter, de faire des pompes ou d’aller à votre salle de sport pour transpirer ou soulever des haltères... rien que pour ça, il est salutaire !
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