Père Noël Origines ( Rare Exports : A Christmas Tale )
A la frontière entre la Finalande et la Russie, des archéologues américains entreprennent de mystérieuses fouilles. Selon eux, le Père Noël pourrait être enfoui dans une montagne constituée principalement de glace. Le forage commence, à coups de dynamite... mais peu de temps après, on retrouve plusieurs centaines de rennes massacrés. Le jeune Pietari est inquiet : d’après certaines légendes, le père Noël n’est pas le gentil bonhomme qu’on imagine. Il aurait plutôt été un monstre qui s’en prenait aux enfants un peu trop turbulents... et Pietari se demande s’il a été suffisamment sage pendant l’année précédente ! Mais son père, persuadé que le responsable du massacre des rennes est un animal, pose des pièges... et finit par capturer un vieil hommes barbu...
Avec son affiche constituée d’un photo d’un père Noël pas vraiment rassurant, son titre décalé emprunté à l’univers des super-héros et ses premières minutes franchement accrocheuses et prometteuses, on peut penser qu’on a mis la main sur une de ces perles rares, un de ces films passés inaperçus, à la fois originaux et surprenants...
Malheureusement, Père Noël Origines se révèle un peu décevant, pas tout à fait à la hauteur de ce qu’on était en droit d’espérer d’un film qui se présentait de manière radicalement différente des contes de Noël habituels.
Pourtant, ça commençait vraiment bien, avec un style résolument "spilbergien", tant sur le fond (le personnage du scientifique aijnsi que celui du petit garçon) que sur la forme (des images soignées, parfois superbes et grandioses, sur un fond musical que John Williams n’aurait pas renié). Ca date un peu, certes, mais ça fait toujours son effet.
Mais c’est ensuite qu’on commence à se poser des questions, aussi bien sur le scénario lui-même que sur les intentions du réalisateur. Film d’horreur ou conte de Noël ? Difficile à dire car le réalisateur alterne quelques scènes qui pourraient faire pencher le film vers l’horreur (mais sans jamais nous montrer grand chose), avec d’autres qui relèvent du conte de Noël traditionnel. Et il en va de même avec la musique, parfois angoissante et dramatique, parfois plus légère et joyeuse...
Et dans tous les cas, où donc est le père Noël ? Le scénario est loin d ’être clair, de ce point de vue là. Le père Noël, le vrai, l’unique, n’apparaît jamais à l’écran, ceux que l’on voit étant ses aides, des elfes... mais qui sont loin de l’image que l’on s’en fait traditionnellement ! Et le film ne nous dit pas si le père était oui ou non dans cette montagne de glace, ni s’il a été tué dans l’explosion... ce qui est quand même un peu ennuyeux !
Une des clés pouvant aider à mieux comprendre le film se situe peut être à la fin, lorsque les personnages "vendent" les elfes (85 000 dollars pièces, on se demande d’où vient ce chiffre !), qu’ont voit ensuite formés dans une sorte d’académie des pères Noël, avant d’être expédiés dans des caisses en bois, par avion, dans tous les pays du monde ! Ce qui est d’ailleurs tout à fait cohérent avec le titre original du film "Rare Exports : A Christmas Tale".
Père Noël Origines serait donc un film à voir au second degré, dénonçant les dérives de la récupération de Noël dans un but purement commercial et financier. Mais si c’est ça, alors le message n’a rien de bien nouveau... et le film est raté car il lui manque la dimension humoristique, caustique, ironique, mordante qui aurait permis au spectateur de mieux comprendre le message en question et au réalisateur de ne pas passer à côté de son sujet. Ou alors c’est que l’humour nordique nous est totalement étranger !
Dommage...