Qu’un écrivain américain s’intéresse à Bonaparte, aux templiers, à l’europe et à la grèce antique,c’est sans doute suffisamment rare pour qu’on le signale. Il faut dire que William Dietrich est à la fois écrivain historien et journaliste... et même un excellent journaliste, puisqu’il a remporté LE prix de référence en la matière, le Pulitzer (catégorie national reporting*), ce que l’éditeur ne manque pas de rappeler sur la jaquette, même si cela n’a strictement rien à voir avec le roman ! Il faut dire aussi que le succès phénoménal du Da Vinci Code de Dan Brown a sans doute fait naître quelques vocations, même s’il ne s’agit pas ici de faire un procès d’intention à William Dietrich.

Venons en donc maintenant à son roman, le quatrième d’une série** dont le héros est Ethan Gage, aventurier américain, ancien assistant de Benjamin Franklin et expert en électricité, séducteur et fin tireur, qui se retrouve régulièrement embringué contre son gré dans des aventures improbables, aux côtés d’amis scientifiques tout aussi farfelus que lui. l’essentiel.

Le plus de ce roman, c’est son côté historique, puisqu’il fait intervenir des personnages ayant réellement existé et joué un rôle historique assez proche de ce qui est évoqué dans le roman, même s’ils n’ont évidemment pas participé aux aventures, totalemet imagnaires, qui constituent l’essentiel de L’Ombre des Templiers. On ne reviendra pas sur Bonaparre et Fouché, bien connus des lecteurs n’ayant pas séché les cours d’histoire de leur jeunesse... Mais il ,’est peut être pas superflu de signaler que Robert Fulton fut réellement l’inventeur d’un sous-marin, que George Cuvier fut un éminent zoologue et anatomiste, que William Smith créa la première carte géologique britannique... et qu’il y eut réellement à cette époque une guerre opposant les jeunes Etats Unis d’Amérique aux états barbaresque de méditerranée...

On laissera les spécialistes juger de la pertinence et de l’intérêt de certains détails, sans doute vrais ( on peut penser que c’est le cas, de la part d’un journaliste ayant gagné le prix Pulitzer). En tout cas, il est clairement admis aujourd’hui que la zone située autour de l’île grecque de Santorin pourrait avoir abrité ce que appelle aujorud’hui l’atlantide, avant une terrible éruption volcanique... de même qu’il est admis que le miroir d’archimède est dans doute une légende

Tout cela constitue donc une base plutôt riche pour un roman dont l’écriture et le style ne sont malheureusement pas tout à fait à la hauteur du reste. Que de clichés ! Que d’aventures prévisibles ! On finit même par se demander s’il ne s’agit pas d’un roman pour la jeunesse, tant la psychologie de personnages aussi caricaturaux s’avère simpliste, avec un héros aussi immature que courageux et une méchante aussi cruelle que perverse et démente. Et que dire de ces scènes vues et revues mille fois, dans lesquelles les héros prisonniers subissent les pires menaces de la part de leurs ennemis...qui se contentent de parler jusqu’à ce que l’ingéniosité des héros leur permette de retourner la situation !

Tout cela passerait sans doute à peu près bien sur petit ou grand écran, avec un gros budget et un bon réalisateur, mais on attend quand même autre chose d’un roman... surtout de la part d’un auteur présenté comme historien, professeur et journaliste ayant remporté le Pulitzer, mais qui ne dépasse guère le niveau d’un sous Dan Brown. L’Ombre des Templiers n’est pas désagréable à lire, loin de là... mais on le conseillera quand même plutôt pour les vacances,pour un moment où les lecteurs ont un peu envie de mettre leur cerveau en veille !

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