Vice Versa (Inside Out)
Bienvenue dans le cerveau de la jeune Riley, ou plus exactement dans son "quartier cérébral", où règnent les cinq émotions qui guident ses décisions : la peur, la colère, le dégoût, la tristesse et la joie, qui est heureusement l’émotion dominante. Malheureusement, un accident envoie joie et tristesse loin du quartier cérébral, laissant peur, colère et dégoût aux commandes. Au même moment, la vie de Riley subit un grand bouleversement. Ses parents déménagent du Minnesota pour s’installer à San Francisco et Riley doit s’adapter à sa nouvelle vie dans une grande ville, dans un appartement, dans une nouvelle école...
Si ce film est une réussite, c’est avant tout dû à l’idée géniale de personnifier les émotions qui influencent le comportement de la jeune Riley, dont les aventures finalement très ordinaires ne sont ici qu’un prétexte aux aventures bien plus réjouissantes des 5 véritables personnages principaux que sont Peur, Colère, Dégoût, Tristesse et Joie.
Car l’histoire de la jeune Riley est d’une banalité affligeante ! C’est d’ailleurs ce qui lui donne son caractère universel car finalement, quel enfant n’a pas vécu ce qui lui arrive ? Mais l’intérêt du film n’est heureusement pas là, il se situe bien davantage dans les va-et-viens incessants entre le monde réel et le "quartier cérébral" et les autres régions du cerveau de Riley, qui donnent au film un rythme endiablé.
Et il faut avouer que le scénario est plutôt bien vu, avec une mise en images plutôt pertinente d’un certain nombre de mécanismes de notre cerveau (notamment celui de la mémoire). Le sujet était pourtant loin d’être facile, car c’est de notre subconscient qu’il s’agit. Et le film va assez loin dans ce domaine en nous montrant comment Riley se ferme peu à peu à l’amitié, à l’honnêteté, à la famille et même aux bêtises ! On n’ira pas jusqu’à dire que le film est un petit manuel illustré et animé de psychanalyse, car il n’a pas cette ambition et n’ a d’autre but que de divertir les petits et les grands, mais il illustre assez bien le passage de l’enfance à l’adolescence (un thème qui fait partie des grands classiques du film d’animation).
Evidemment, on retrouve la "patte" Disney et les bons sentiments qui vont avec... mais le ton n’est pas trop moralisateur et ce sont avant tout l’humour et la légèreté qui l’emportent. Et le film s’adresse aussi bien aux plus jeunes, qui adoreront évidemment les personnages figurant les cinq émotions, qu’à leurs parents qui seront séduits par la poésie qui se dégage de ce film qui touche plus d’une fois la corde sensible...
Bourré de trouvailles toutes plus inventives, originales et surtout drôles les unes que les autres, Vice Versa marque le grand retour de Pixar au premier plan du film d’animation. Pete Docter, réalisateur de Monstres et Cie et de Là-Haut démontre une nouvelle fois qu’il fait partie des plus grands talents du genre. Et par la même occasion, Pixar / Disney démontre une nouvelle fois qu’ils ont ont tout compris au fonctionnement du cerveau des spectateurs, avec un film tellement efficace qu’il ferait presque peur...