L’Etrange Cas Deborah Logan
Dans le cadre de ses études, Mia décide de compléter sa thèse sur la maladie d’Alzheimer avec un documentaire sur une victime de cette pathologie, Deborah Logan, qui vit désormais chez sa fille Sarah. Jour après jour, semaine après semaine, l’état de santé de Deborah se dégrade et les incidents se multiplient... des incidents de plus en plus étrange. Peu à peu, Mia se rend compte que les symptomes de Deborah n’ont plus grand chose à voir avec la maladie d’Alzheimer. Mais si ce n’est pas Alzheimer, alors de quoi s’agit-il ? Et si Deborah était victime de phénomènes paranormaux ?
Comme toujours, il y aura sans doute des mauvais coucheurs qui reprocheront à ce film de s’emparer d’un sujet grave pour en faire un objet cinématographique mineur et commercial. Dont acte.
Ceci étant dit, il faut bien avouer que le scénario, qui suit une étudiante dans son reportage sur la famille d’une femme touchée par la maladie d’Alzheimer s’avère efficace, et ce d’autant qu’il utilise le procédé du "found footage" qui renforce encore le réalisme de l’ensemble.
Ce réalisme est le point fort du film, dont la première moitié est consacrée à cette famille, qui traverse des épreuves qui sont sans doute fidèles à celles que peuvent connaître les victimes de cette maladie et leurs proches, sans effets particuliers, sans tomber dans le mélodrame, sans transformer la maladie en un spectacle qui aurait pu, dans le cas contraire, devenir malsain. Ici au contraire, on a l’impression d’observer les réactions réelle de "vrais gens" faisant de leur mieux pour faire face à une situation qui les dépasse... Et il faut sans doute féliciter pour cela les acteurs et le réalisateurs, pourtant presque tous de parfaits inconnus à l’exception de Anne Ramsay dans le rôle de Sarah Logan (aperçue ans différentes séries et quelques films depuis la fin des années 80).
Puis, comme il faut bien passer à autre chose, le film bascule peu à peu dans le fantastique. Et le "peu à peu" est important, car il contribue à maintenir le spectateur dans un état d’inconfort évident, avec là encore des réactions de l’entourage de la victime particulièrement réalistes. Car qui peut dire avec certitude, face à une maladie de ce genre, ce qui est "normal" et ce qui ne l’est pas ? Que ne ferions-nous pas à leur place pour tenter de soulager un proche dans la même situation ? Sommes-nous si sûrs que ça qu’on ne ferait pas appel à un médium, à un exorciste, en désespoir de cause, même sans y croire, juste au cas où... ?
Nous voilà dons donc arrivés à la croisée des chemins. On a patienté, la tension est montée au fur et à mesure que les phénomènes paranormaux se multipliaient (certains enregistrements vidéo font d’ailleurs claireme,t référence à la saga Paranormal Activity)... et c’est là que la réalisation, malheureusement, s’effondre.
Le procédé du found footage a en effet des limites et on ne peut plus se contenter aujourd’hui, que ce soit pour des raisons soi-disant artistiques ou, plus vraisemblablement, pour des raisons budgétaires, de ces scènes insupportables d’une caméra tremblotante dont la mise au point est floue (quand elle ne filme pas hors cadre), qui n’est rien de plus qu’une manière d’arnaquer le spectateur. Et c’est encore plus vrai lorsque le film s’avérait, jusqu’à ce final chaotique, plutôt prometteur.
Vraiment, L’étrange Cas Deborah Logan méritait mieux que cette fin complètement ratée et surtout terriblement frustrante et décevante, après avoir suivi avec beaucoup d’intérêt les 80 ou 90 premières minutes...