Onis - Les lumières d’Abak -- Votre note ?


Onis - Les lumières d’Abak

Alexandre Martin
mardi 2 novembre 2021
par Didier GIRAUD
popularité : 7%

Sur la planète Erames, le capitaine Ferki Suares, venu avec sa troupe pour mettre fin à un mouvement de grève de forçats exploités dans une exploitation minière, fait face à une attaque de redoutables créatures, qui décime aussi bien ses soldats que les prisonniers. Quelques temps après, au moment de la destruction d’Abak, la planète-mère du système Onis, Ferki Suares se retrouve dans un navette d’évacuation en compagnie d’un jeune journaliste, d’une mère et son fils. Mais leur vaisseau va malheureusement se crasher sur une planète peuplée d’humains ayant subi une mutation leur donnant un aspect monstrueux. Avec un de ces mutants, Ferki et ses compagnons vont parvenir à quitter cette planète hostile. Chacun poursuivra ensuite son aventure, chacun de son côté, avant de se retrouver avec d’autres protagonistes (un présentateur vedette cynique et une clone à la beauté sulfureuse) dans un final où se jouera le sort des Véraces, des mystiques rebelles au système, qui rêvent de mener une autre vie que celle qui leur est imposée dans la Conjonction d’Onis...

Sur la dernière de couverture, il est indiqué que l’auteur de 49 ans a été fortement influencé par des écrivains comme Boris et Arkady Strugatsky. En France, ces deux frères soviétiques ont été publiés principalement aux éditions Denoël, Le Masque, Albin Michel et Fleuve noir.

Et c’est précisément aux romans publiés par ce dernier éditeur, dans la collection Anticipation, qu’on pense (avec une certaine nostalgie*) à la lecture du roman d’Alexandre Martin. Cette collection, qui a publié plus de deux mille titres de 1951 à 1997, visait un public populaire avec des romans d’auteurs français, généralement dans le genre du space opéra. Et si on trouve dans les romans de cette collection bon nombre de "nanars", on y trouve aussi quelques pépites, écrites par des auteurs qui sont ensuite devenus célèbres, tels Stefan Wul, Kurt Steiner, Jimmy Guieu, B.R. Bruss, Richard Bessière, sans parler de jean-Pierre Andrevon, G.J. Arnaud ou Gérard Klein et même Ayerdahl et Laurent Genefort, sur la fin. Tout ça pour dire que cette référence à cette collection n’est pas une insulte, loin de là !

Mais à la différence de la plupart des romans du Fleuve Noir, toutefois, Les Lumières d’Abak n’est pas particulièrement facile à lire. Ce n’est pas le genre de roman qu’on peut commencer, puis reprendre quelques jours plus tard avant de s’interrompre à nouveau pendant plusieurs jours... Compte tenu de la complexité de l’intrigue, du nombre de personnages et des nombreux termes inventés par l’auteur*, il est plutôt recommandé de lire le roman quotidiennement pour ne rien perdre et ne pas être obligé de revenir en arrière afin de s’assurer d’avoir bien compris !

Heureusement, la lecture du roman s’avère plutôt passionnante. D’une part, même si les aventures des principaux personnages s’avèrent assez classiques, la progression de l’intrigue reste toujours surprenante et on parvient difficilement à prévoir où l’auteur va nous emmener dans le prochain chapitre**. D’autre part, il faut souligner la richesse des thèmes abordés dans le roman. Il y a un propos social évident dans Les Lumières d’Abak, en même temps qu’une critique des médias. La Conjonction d’Onis, c’est un peu la société d’aujourd’hui, en fait. Une société où le divertissement (les "Féeries") est mis en avant, avec des média aux ordres du gouvernement et où l’exploitation à outrance de certaines populations est soigneusement dissimulée au grand public. Dans ces conditions, il est inévitable que des voix s’élèvent pour se rebeller et, dans le roman, cette voix est celle des Véraces, des mystiques aux étranges croyances...

Tout cela forme un ensemble assez complexe et il est temps d’en venir aux quelques défauts du roman. On ne s’attardera pas sur les quelques "coquilles" que l’on peu trouver au fil des 400 pages, un défaut commun à la plupart des premiers roman publiés par des auteurs qui ne disposent pas du luxe de bénéficier d’un éditeur fournissant une prestation de relecture... En revanche, la complexité du roman, avec sa multitude de personnages, rend parfois sa lecture difficile. C’est d’autant plus vrai que tout n’est pas expliqué, à commencer par la destruction d’Abak elle-même. Par quoi, par qui et comment la planète a-t-elle été détruite ? Peut-être ai-je manqué quelque chose mais je n’ai pas trouvé la réponse à cette question. Et si Abak a été détruite (désintégrée pour être précis), comment expliquer les quelques lignes de l’épilogue, en bas de la page 389 ? Tout n’est clair pas non plus concernant ces étranges portails ouverts par les Véraces, et le sort destiné à Dylal Darchez...

C’est dommage, mais tout n’a pas à être expliqué, dans la SF (et d’ailleurs, mieux vaut parfois une absence d’explication qu’une mauvaise explication !). Et pour le reste, le roman est plutôt bien construit et surtout, l’auteur fait preuve d’un vrai talent d’écriture, avec de très, très beaux passages. C’est assez rare (en particulier de nos jours, mais de manière générale dans la SF) pour être souligné !

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Onis : Les lumières d’Abak

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* Petit détail amusant, on retrouve à la fin du roman un lexique, expliquant les différents termes utilisés... un procédé tombé depuis longtemps en désuétude mais qui était d’usage dans la SF des années 60 et 70 !

**Là encore, on est dans l’écriture à l’ancienne, avec des chapitres assez longs, à l’opposé de ce qui se pratique aujourd’hui dans les romans à succès qualifiés de "page turners", avec des chapitres ultra-courts de 2, 3 ou 4 pages maximum.



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