Azréa - Tome 1 : L’Ordre Des Fondateurs
Chrystina et son frère Fabrice font partie d’une unité d’élite des renseignements généraux, avec Harry, Yoann et Mike, le profiler qui vient de les rejoindre. Alors qu’il enquêtent sur une série de meurtres, ils sont confrontés à des phénomènes para-normaux : les assassins semblent en effet dotés de redoutables pouvoirs et une de leurs victimes, qu’ils sont parvenus à sauver, semble être parfois possédée par une entité qui s’exprime par son intermédiaire. Quant à Chrystina, gravement brûlée, elle guérit et récupère à une vitesse surnaturelle. Mais ils ne sont qu’au début de leurs surprises. Car leur chef Barry va les inciter à démissionner pour former une équipe destinée à lutter contre une terrible menace, qui pèse sur toute la race humaine. Il leur raconte alors l’incroyable vérité sur leurs origines et celle de leurs adversaires. Commence alors un dangereux voyage qui va les emmener dans un autre monde, à la fois très proche et très éloigné du nôtre...
Emilie Robert raconte qu’elle écrivait déjà des histoires alors qu’elle n’avait que 9-10 ans... et on serait plutôt tenté de la croire, à la lecture de ce premier roman dans lequel elle fait preuve, déjà, d’une belle maîtrise.
La grande qualité de ce roman de 350 pages, qui n’est que la première partie d’une trilogie (si j’ai bien compris), c’est avant tout la richesse, la complexité mais aussi la cohérence de l’univers imaginé par son auteur. Dans ce domaine, Emilie Robert rejoint les plus grands noms de la Fantasy, qui eux aussi ont su imaginer des mondes avec leurs propres lois de la physique et de la magie, des héros dotés de formidables capacités mais limités par des contraintes, des luttes de pouvoirs sur fond d’intrigues politiques et religieuses, des histoires d’amour contrariées, des histoires de famille et un enjeu qui n’est ni plus ni moins que la fin (ou pas) du monde tel que nous le connaissons !
Là où le roman d’avère un peu plus faible, c’est par une certaine naïveté qui fait qu’on finit par se poser la question de savoir si Azréa s’adresse à un public de jeunes lecteurs ou à un lectorat plus adulte. Les héros sont en effet tous beaux, courageux et animés des meilleurs sentiments. Ce côté "bisounours" (ou petite maison dans la prairie), qui nuit à la crédibilité du roman, s’estompe heureusement un peu dans la seconde partie du roman. Il est vrai que le parcours initiatique d’un héros un peu benêt au début de l’histoire est un procédé récurrent dans la Fantasy ( Frodon dans Le Seigneur des Anneaux, Garion dans la Belgariade). Mais quand même... il s’agit là d’agents des RG, qui ne sont pas franchement réputés pour être des enfants de choeur. Et en tant que lecteur, on s’identifie plus facilement à un héros présentant quelques défauts qu’à des êtres aussi parfaits sur le plan physique que sur le plan moral !
S’agit-il d’un choix délibéré d’Emilie Robert ? Difficile à dire, d’autant que l’auteur est institutrice et que cet aspect de son roman relève peut être d’une certaine déformation professionnelle...
L’autre aspect quelque peu perturbant d’Azréa est le peu de repères, notamment géographiques, que nous donne l’auteur dans la première partie du roman. Il faudrait que je relise attentivement le roman pour en être certain, mais ne crois pas avoir lu d’indication précise sur les lieux où se déroule l’action de la première partie du roman. Est-on en France, aux Etats Unis ? Difficile à dire, d’autant qu’Emilie Robert à choisi de baptiser ses personnages avec des prénoms parfois français (Yoann, Fabrice), parfois anglo-saxons (Harry, Barry) et parfois entre les deux (Chrystina, Pénélope, Mickael). Là aussi, on peut se demander si c’est voulu ou pas.
Mais l’essentiel n’est heureusement pas là et on passe assez facilement sur ces défauts mineurs. Car Emilie Robert possède un vrai talent de conteuse, écrit dans un style qui semble couler de source et s’avère particulièrement agréable pour le lecteur et surtout, surtout, nous propose avec ce premier tome d’Azréa un histoire remarquablement bien construite et qui maintient le lecteur en haleine, sans aucun temps faible. On s’immerge donc avec beaucoup de facilité et de plaisir dans ces mondes sortis de l’imagination de l’auteur, et dans ces aventures qui deviennent de plus en plus passionnantes au fur et à mesure qu’on s’approche de la fin de ce premier tome.
Et la bonne nouvelle, c’est qu’au moment même où j’écris ces lignes, le deuxième tome est sur le point de sortir ! Alors dépéchez vous de lire le premier ...