Blue Beetle
Victoria Kord, milliardaire à la tête de la puissante multinationale Kord Inustries, met la main après de nombreuses années de recherche sur un artefact extra-terrestre, le scarabée bleu. Censé détenir de grands pouvoirs, ce dernier est au coeur du projet OMAC (On Man Army Corps), une armure hugh tech capabe de fusionner avec son hôte grâce à l’énergie du scarabée. Ayant découvert l’objectif de Victoria, sa nièce Jenny vole le scarabée. Sur le point de se faire prendre, elle le confie à Jaime Rayes, qui avait rendez-vous avec elle afin de se faire embaucher chez Kord. Mais rapidement, le scarabée va fusionner avec Jaime, lui conférant ainsi de puissants pouvoirs...
Rien de bien nouveau au niveau du scénario, avec cette "origin story" qui en rappelle bien d’autres, de Spider-Man (un jeune homme timide issu d’un milieu modeste) à Green Lantern (qui a été choisi par un anneau extra-terrestre) en passant par Iron Man (avec un personnage qui souhaite arrêter les activités d’armements de Kord Industries). D’ailleurs, on peut assez facilement deviner la suite du film au bout du premier quart d’heure... Mais il faut bien en passer par là, surtout quand il s’agit d’un super-héros pas très connu !
Rien de bien extraordinaire non plus concernant les pouvoirs du personnage principal, ni ceux de son antagoniste (comme souvent, hélas, d’une nature très proches de ceux du héros).
L’originalité et la fraîcheur de ce film de chez DC, le premier réalisé sous le "règne" de James Gunn, nouveau patron de l’univers étendu DC (DCEU en version originale), réside avant tout dans ses personnages et dans une certaine forme de légèreté à laquelle l’ancien réalisateur des 3 films des Gardiens de la Galaxie n’est sans doute pas étranger
Le héros, Jaime, un jeune américain d’origine mexicaine, vit avec ses deux parents, sa soeur, son oncle, et sa grand mère : une famille tout ce qu’il y a de plus normale. Normale ? Mais oui ! Il n’est pas question ici de famille éclatée ou recomposée et aucun de ses membres n’entre dans une de ces catégories qui font trop souvent l’objet de quotas, semble-t-il, notamment chez le concurrent Marvel depuis son passage dans le giron de Disney. Il n’y a donc dans Blue Beetle ni obèse, ni personne en situation de handicap, ni représentant de la communauté LGBT+... Et franchement, ça fait du bien !
Ce n’est pas la première fois qu’on fait ce constat ces derniers temps : alors que Disney va toujours plus loin dans la culture "woke" qui tend à faire des minorités dans la "vraie vie" une majorité à l’écran, DC s’oriente vers des productions beaucoup moins politiquement correctes, avec dernièrement un Black Adam à la limite de l’ultra-violence et un Peacemaker (la série) trash et carrément provocateur.
Le film ne manque pas d’humour, bien au contraire, avec quelques gags et quelques situations qui font mouche. Et même si, à l’exception de Susan Sarandon bien entendu et, à un moindre degré, Xolo Mariduena (un des héros de la série Cobra Kai), les acteurs sont inconnus du grand public, chacun d’eux est à la hauteur et rendent les personnages de la famille du jeune héros particulièrement attachants. A noter aussi la performance de Raoul Trujillo, impressionnant dans le rôle de Carapax (alors que l’acteur approche des 70 ans) !
Et s’agissant de Carapax, il faut également saluer l’apparition dans l’univers DC de l’OMAC, cyborg ayant connu différentes incarnations dans les comics, dont certaines assez fascinantes et dotées de pouvoirs impressionnants.
Pour ce qui concerne la réalisation, Angel Manuel Soto fait preuve d’une belle maîtrise, pour son premier blockbuster (un peu plus de 100 millions de dollars, tout de même), même et surtout sur les scènes d’action, nombreuses et spectaculaires, même si les effets spéciaux ne sont pas tout à fait au niveau des meilleurs films du genre.
Au final, en dépit de ses quelques défauts, Blue Beetle s’avère être un bon divertissement, rythmé, souvent drôle, attachant au travers de ses personnages. En matière de super-héros, c’est la bonne surprise de 2023 ! Espérons qu’on le reverra dans le développement à venir du DC Extended Universe.