Babylon A.D.
Dans un futur proche, où règne partout le chaos, un mercenaire travaillant pour un mafieux russe doit escorter une jeune mystique à New York afin qu’elle puisse servir la cause d’une secte toute puissante.
La force de Babylon A.D., en plus de sa réussite plastique, c’est son casting : Vin (mon héros) Diesel, Michelle (la grâce incarnée) Yeoh et l’inattendue et lumineuse Mélanie Thierry, sans oublier le mafieux de service Gérard Depardieu ! Un mercenaire solitaire et désabusé, au regard sombre et fatigué, ne pouvait être incarné que par le charismatique Vin Diesel, dans un film qui repose entièrement sur ses larges épaules.
Il y a beaucoup de mauvaises critiques à propos du dernier film de Mathieu Kassovitz : Babylon A.D. Pas evident d’adapter au cinéma le roman d’Anticipation de Maurice Dantec. Les lecteurs seront inévitablement déçus et les spectateurs français qui considèrent que le cinéma de science-fiction doit s’arrêter à Blade Runner ou Le Dernier Combat de Luc Besson peuvent changer de salle !
Babylon A.D. est, lit-on, un pâle mélange entre le chef-d’oeuvre de Ridley Scott et Les Fils de l’Homme d’Alfonso Cuaron. Assez de comparaisons evidentes, mais préjudiciables à la réussite plastique du film de Kassovitz. Pourquoi ne pas citer le nanar "2019 après la chute de New York" pendant qu’on y est ?
Dans le cinéma de genre, celui de l’Anticipation, il est difficile de créer un Futur autre que celui évoqué dans Blade Runner. Mathieu Kassovitz ne pouvait pas faire autrement que de montrer l’avenir de la Terre et des hommes d’une manière apocalyptique. Pourtant, il a fait de son adaptation de "Babylon Babies" un pur bijou visuel.
Tous les ingrédients au film fantastique sont présents : prouesses techniques (sous-marin émergeant d’une mer de glace, déplacements de foule vers une terre promise, mégalopoles déshumanisées...), avec en prime une succession quasi ininterrompue de scènes d’action spectaculaires (gun et free fight, course- pousuite...). Mais, où est passé le scénario me diront les esthètes ? C’est là, certes, le plus gros défaut du film.
En effet, il y a peu de scènes intimistes où le spectateur peut souffler et réflèchir entre deux explosions. Mais Babylon A.D. n’est pas un film d’auteur. Mathieu Kassovitz ne s’est pas attardé sur de longs discours mystico-philosophique de fin du monde. Les images suffisent : une vieille Europe agonisante où les guerres se succèdent et la surpopulation fait régresser les hommes jusqu’au Moyen-Age, tandis que de l’autre côté du globe, la Science déshumanisée et la surconsommation règnent sur les habitants des gigantesques cités de béton. (A noter que les New-Yorkais ne sont pas montrés dans le film)
En revanche il est dommage que la personnalité sombre de Toorop (le mercenaire) n’ai pas été plus approfondie, car Vin Diesel est un excellent acteur, et malgré sa déconcertante "voix" française, il a su créer un véritable anti-héros comme on les aime tant dans le cinéma de science-fiction (Mad Max, Snake Plissken, Riddick entre autre). Pendant tout le film, Toorop est secondé (malgré lui) par des sortes d’apôtres Yamakasi qui en feront un "messie", sauveur du monde ! Cette idée aurait été intéressante à exploiter pour la fin (trop rapide) du film.
A noter la sublime et tonitruante bande originale du film !
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P.S : petite info amusante sur Mathieu Kassovitz : avant d’être le (très bon) réalisateur de super production telle que Babylon A.D., Mathieu Kassovitz était un tout jeune lecteur de L’Ecran Fantastique, participant même au Courrier du n°42 de février 1984, faisant l’éloge du clip "Thriller" de Michael Jackson !
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