Ballade pour un Ange Déchu (Creed) -- Votre note ?


Ballade pour un Ange Déchu (Creed)

James Herbert
vendredi 3 avril 2009
par Didier Giraud
popularité : 6%

Joe Creed est un paparazzo... et un bon ! Autrement dit, un des pires fouineurs cyniques et sans scrupules que la terre aie jamais porté, toujours à la recherche de faits sordides à immortaliser avec son Nikon, sans égards ni états d’âme pour les réputations qu’il démolit, voire les vies qu’il brise. Accesoirement, il a de fortes tendance à l’alcoolisme, il est macho et n’aime personne, pas même son fils de 10 ans, qui d’ailleurs le lui rend bien ! Jusqu’au jour où il va assister à un bien étrange spectacle, dans un cimetière, juste après un enterrement ...

Une vieille actrice vient de mourir et pour Creed, c’est la routine : il guète patiemment, bien planqué, dans l’espoir que quelqu’un qu’on n’attendait pas, de préférence célèbre, vienne se recueillir sur sa tombe... Mais c’est à un bien étrange recueillement qu’il va assister, à tel point qu’il va penser photographier un pervers venu "honorer" la vieille actrice d’une façon inattendue. Mais hélas pour lui, il ne va pas passer inaperçu. Et cela va être pour lui le début d’un long cauchemar.

En proie à des visions (mais s’agit-il bien de visions ?) de plus en plus effrayantes, il va peu à peu découvrir qu’il a affaire à des démons, qui vont aller jusqu’à kidnapper son fils pour récupérer ses photos. A moins que leur objectif soit autre ... ? Et qui est donc cette étrange Cally McNally qui semble si bien les connaître ?

Bienvenue dans un monde qui ne croit plus en rien ! Creed signifie "foi" en anglais, mais la seule foi de notre héros est celle qu’il a en lui-même et surtout celle qu’il voue à l’argent ! Mais cette crise de foi (désolé ...) touche même les démons, dont les pouvoirs diminuent peu à peu. Il est bien loin, leur âge d’or, celui où l’humanité croyait en Dieu et donc au Diable.

Aussi, le jour où le destin met un célèbre paparazzo sur leur chemin, ils y voient une opportunité. S’ils arrivent à le convertir, lui l’incroyant par excellence, à l’obliger à reconnaître leur existence, alors peut être la révèlera-t-il au monde ? Surtout si celle-ci doit le rendre riche et célèbre ...

Quel est le personnage le plus cynique du roman ? Aucun, ils le sont tous ! Et même l’auteur, qui s’amuse à jouer avec nos nerfs, tout en nous forçant à prendre du recul et à ne pas croire à ce que nous lisons, nous non plus, en s’adresant directement au lecteur : vous venez de subir une pause dramatique, nous dit-il juste après nous avoir laissé sur notre faim au chapitre précédent, interrompant l’action à son zénith ! Il fait également de nombreuses digressions, qualifiant Joe Creed de "notre héros", comme s’il se livrait à une explication de texte... et sans doute pour nous rappeler que nous sommes en train de lire un roman !

Décidément, James Herbert est un écrivain aux multiples facettes. Un écrivain capable de prendre des risques, de renoncer à des recettes éprouvées, de surprendre ses lecteurs. Les Rats, Fluke, Sanctuaire, La Lance et cette Ballade pour un Ange Déchu pourraient très bien avoir été écrits par cinq écrivains différents ... C’est un exploit dont ni Dean Koontz ni Graham Masterton (pourtant deux grands noms du genre) ne sont capables !

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Je n’ai pas souvenir d’un autre roman utilisant le procédé consistant à s’adresser ainsi au lecteur, en tant que lecteur de roman. Je ne vois qu’un seul exemple, mais il s’agit d’une série TV : la fameuse et délirante "Clair de Lune" qui a révélé Bruce Willis. Et vous ?



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