Nimitz, Retour Vers l’Enfer (The Final Countdown)
Un porte-avions nucléaire est pris dans un phénomène inconnu (une tempête électro-magnétique ?) d’un extrême violence. Peu de temps après, les radios captent d’étranges émissions... et il s’avère que le navire et son équipage ont été transportés dans le passé, le 6 décembre 1941, la veille de l’attaque de Pearl Harbor. Evidemment, les avions du Nimitz a eux seuls, avec leur armement moderne, peuvent faire la différence et mettre fin à la guerre avant même qu’elle soit déclenchée. Pour l"quipage du Nimitz, c’est un véritable dilemme : comment pourraient-ils rester indifférents et assister en spectateurs à l’attaque de Pearl Harbor ? Mais d’un autre côté, peut-on impunément modifier le cours de l’histoire ?
Avant le 11 septembre 2001, il y a eu le 7 décembre 1941. Pour les américains, le traumatisme a été aussi violent. Et cet événement a été introduit dans bon nombre de scénarios de voyages temporels, comme par exemple dans le quatrième épisode de la série Au Coeur du Temps.
Envoyer un porte-avions nucléaire mettre une bonne raclée aux fameux "zéros" japonais était donc très tentant. Heureusement, le film ne va pas jusque là : tirer un missile à guidage termique sur de vieux coucous sans le moindre blindage n’aurait pas été plus glorieux que de déclarer la guerre après avoir lancé l’attaque (mais où donc était passé le célèbre sens de l’honneur japonais ?) ... La morale est donc sauve.
Mais même s’ils ne tirent aucun missile ... il faudrait s’amuser à compter le nombre de décollages et d’apontages de ces fameux F16 (à moins que ce soient des F15 ... mais même si vous êtes un spécialiste, inutile de m’écrire pour cela) . Si avec ça on n’a pas compris que les pilotes américains sont super-entraînés, compétents et efficaces et que leurs avions sont de petites merveilles de technologie guerrière, c’est qu’on est vraiment obtus !
Le film sent d’autant plus la propagande que le scénariste n’a pas vraiment fait preuve d’originalité. Le sauvetage en mer d’un sénateur et de sa secrétaire, l’arrivée à bord d’un pilote japonais, n’apportent pas grand chose au film, si ce n’est de remplir le vide entre deux scènes destinées à promouvoir les exportations du complexe militaro-industriel américain (comme on disait en ce temps là). Et que dire de cette bande son qui semble directement inspirée de marches militaires ? Quant à la fin, difficile de faire plus prévisible, même en 1980 !
C’est dommage, car Don Taylor avait jusque là fait ses preuves avec de bons films, tels que Les Evadés de la Planète des Singes (le meilleur de la saga après le premier), L’Île du Docteur Moreau et,à un degré moindre, La Malédiction 2.
On peut en dire autant de Kirk Douglas, qu’on a connu plus inspiré (dans Furie, Holocauste 2000 ou Saturn 3, par exemple) et des autres acteurs, qu’il s’agisse de Katharine Ross (Les Femmes de Stepford, L’Inévitable Catastrophe et plus récemment Donnie Darko) ou de Martin Sheen (Dead Zone).
S’il pouvait faire illusion au moment de sa sortie, à une époque où les fans de SF n’avaient pas grand chose à se mettre sous la dent et où les extra-terrestres et le triangle des bermudes étaient des thèmes qui faisaient encore recette (Jean-Claude Bourret n’avait pas encore disparu de nos petits écrans), on ne peut que constater que Nimitz a pris un sérieux coup de vieux aujourd’hui, même indépendamment de son côté militariste clairement affiché et assumé.
Si vous aimez les avions... choisissez donc plutôt Top Gun. Et si vous aimez la SF et les voyages temporels, il y a suffisamment de bons films sur ce thème pour vous épargner celui-ci !
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