Zombie
Les origines de la plupart des grands mythes fantastiques remontent généralement à plusieurs siècles, quand ce n’est pas à l’antiquité. Vampires, loup-garous, fantômes et créatures artificielles ont souvent été représentés dans la littérature, du Dracula de Bram Stoker à La Créature de Frankenstein de Mary Shelley en passant par divers ouvrages conscarés aux loup-garous (dont un de Boris Vian). Mais vous aurez beau chercher, vous aurez du mal à trouver un "classique" de la littérature sur le thème du zombie, principalement exploité par le cinéma et le jeu vidéo. C’est peut être pour cela que ce thème s’avère aussi pauvre ...
Le zombie (ou mort-vivant) apparaît aux yeux du grand public en 1968, avec le film devenu culte de George Romero, La Nuit des Morts-Vivants (même si on avait déjà vu des zombies auparavant). Mais plus encore qu’un film culte, car ce film (et les suites que Romero luia donné) a littéralement l’idée qu’onse fait, aujourd’hui encore du Zombie ! Ainsi le Zombie est souvent à moitié décomposé (ce qui semble logique), il se déplace lentement avec des gestes saccadés (ça non plus n’est pas surprenant) et il est particulièrement difficile à tuer (normal, là encore, pour une créature qui est déjà morte) ! Il est revanche plus étonnant que le zombie ait besoin de se nourrir, qui plus est de chair humaine (voire de cerveau humain) ! De même qu’on peut se demander pourquoi, de manière quasiment systématique, le zombie boite... et pourquoi l’état de zombie serait contagieux !
Enfin bref ...
Pour en revenir à Romero, beaucoup de choses ont été dites sur ses films, notamment sur leur message politique ou sociologique supposé. Tout cela parce que le héros de La Nuit des Morts Vivants était noir (critique du racisme), que l’armée était responsable de la contamination dans La Nuit des Fous-Vivants et que l’action de Zombie se situait dans un centre commercial (critique de la société de consommation) ! Personnellement, je serais moins affirmatif sur le contenu politique des films de Romero, qui a d’ailleurs fort habilement su surfer sur la vague de cette réputation de contestaire ... comme dans Chronique des Morts-Vivants, dans lequel il parvient à la fois à suivre la mode des films en "réalité subjective" façon Blair Witch et à critiquer la télé-réalité (ce qui n’a rien de bien original, entre nous soit dit).
Enfin bref ...
En dehors de Romero, d’autres tentent avec plus ou moins de réussite de s’approprier le mythe du zombie. Mais c’est souvent avec moins, hélas... Pour un film réussi et amenant un peu de nouveauté dans ce sous-genre, comme 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle ou L’Armée des Morts (Dawn of the Dead, peut être le meilleur film de zombies, à mon humble avis) de Zack Snyder , combien de nanars ?
L’originalité, on la trouve en fait davantage du côté des comédies. De ce côté là, il faut avouer qu’on a été plutôt gâtés ces derniers temps : Shaun Of The Dead est un régal d’humour british, Fido nous a proposé un point de vue original et très drôle sur des zombies réduits à l’état d’animaux domestiques et Bienvenue à Zombieland nous a livré la version américaine (et donc forcément un peu "beauf", mais volontairement) d’une invasion de zombies... que du bonheur !
Quelques réalisateurs ont vaguement tenté de renouveler le genre en le mettant à la mode "Blair Witch", comme dans Rec. ou dans Mulberry Street, The Signal ou La Horde, sans toutefois apporter de véritable révolution.
Mais ... et le vaudou, dans tout ça ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, à l’exception de l’injustement méconnu L’Emprise Des Ténèbres de Wes Craven, aucun film n’a efficacement exploité le véritable mythe du zombie (ni Angel Heart ni La porte Des Secrets ne peuvent être considérés comme un film de zombies) !
Et ce n’est guère mieux du côté de la littérature. J’ai un vague souvenir d’un Bob Morane avec des zombies ... Stephen King a abordé le thème des morts-vivants dans Simetierre, mais sous un angle différent... et on pourrait également citer des romans mineurs de Dean Koontz et de Graham Masterton (Le Rideau de Ténèbre, Magie Vaudou). Curieusement, seule la saga de pure SF Rupture Dans Le Réel, de Peter F. Hamilton, nous a récemment proposé une vision des morts vivants sortant un peu de l’ordinaire !
Heureusement... il reste le jeu vidéo ! Là, le scénario passe un peu au second plan. Et des ces conditions, quel plaisir de se laisser aller à ses plus bas instincts en dégommant du zombie à tout-va ! C’est ce qu’ont parfaitement compris les créateurs de Resident Evil (4 films à ce jour, dont un d’animation !), en proposant un jeu à l’ambiance particulièrement stressante, mais en même temps réjouissante en nous permettant de massacrer des zombies de manière particulièrement sanglante... tout en échappant à la censure ! Ben oui, quoi ... ce ne sont pas des humains, juste des morts-vivants ! Ce qui permet au joueur de choisir la manière dont il va se débarrasser des centaines de zombies qui le séparent de son objectif, comme par exemple de leur exploser la tête ! Bien entendu, il s’agit d’un choix purement stratégique, destiné à économiser les munitions...
D’autres jeux ont bien entendu emboité le pas de Resident Evil ... Silent Hill, left For Dead et d’autres nous ont offert de nombreux morts-vivants à massacrer sans états d’âme : après tout, ne sont-ils pas déjà morts ?
Mais quand même... jeu, roman ou film, le genre "film de zombie" s’avère un des plus pauvres. Trop formaté, trop répétitif, trop cliché ... on attend encore LE film qui nous fera publier La Nuit Des Morts Vivants (ou le roman référence) et qui nous proposera des zombies aussi térrifiants que crédibles. Ca nous changera ...
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