Série Star Trek Enterprise
Oui, l’encyclopédie de l’étrange aime Star trek ! Et nous le prouvons, avec ce long article sur la série Enterprise, de grande qualité !
Je ne vous raconterai pas en détail la trame narrative, ni les dénouements de certains épisodes particulièrement aboutis pour ne pas déflorer votre plaisir en cas de futur visionnage ! La trame générale consiste en la volonté d’exterminer l’Humanité de la part de cinq espèces, qui n‘en formait autrefois qu’une seule, guidées par une autre mystérieuse espèce… Qui en réalité modifie les lois physiques d’une partie de l’Univers pour pouvoir s’y installer, et éliminer les autres formes de vie…. Cette menace commune va finir par souder les espèces entre elles pour vaincre cette menace commune, le tout saupoudré de voyages dans le temps… Bref, tout ce qu’on aime !
Tout d’abord, je n’ai que de lointains souvenirs des épisodes de la première série des années 60 qui date de mon enfance. Je n’ai pas vu les quelques séries Star Trek qui se sont succédés au cours des décennies suivantes. Par contre, j’ai vu 6 ou 7 longs métrages, dont le premier réalisé avec talent par Robert Wise. Je ne suis donc pas un spécialiste de Star Trek ! Rendez-vous sur l’encyclopédie et d’autres sites spécialisés pour plus de détails…
Cette dernière série en date revient dans le passé de la série, aux origines, suivant la tendance constatée à propos de Batman ou de la série Caprica qui succède à Battlestar Galactica. Plus précisément, le vaisseau Enterprise dont nous suivront les aventures est le tout premier disposant du mode de propulsion à grande vitesse qu’utilisent les autres civilisations spatiales, dont les Vulcains. Nous suivons donc le tout premier voyage d’un équipage novice au-delà du système solaire, en mission officiel autorisé par les Vulcains, qui après plus de cent ans d‘apprentissage laissent enfin les humains vagabonder un peu dans les cieux...
Le grand soin amené à la série commence à se faire sentir dès le design du vaisseau. En effet, soyons logique. Le vaisseau des séries précédents sont donc plus aboutis, vont plus vite, sont plus volumineux, puisqu‘ils sont les générations suivantes du vaisseau ! Les décorateurs ont donc conceptualisé et réussi un vaisseau non pas disgracieux, mais plus maladroit, moins élancé dans son aspect ! C’est assez subtil, mais le tout premier Enterprise semble bel et bien moins beau que ses successeurs ! Ce n’est peut-être qu’une sensation toute personnelle, mais en tous cas cela m’a paru très pertinent, essentiel même puisque le vaisseau est évidemment très souvent à l’écran. Il est un personnage à lui tout seul, l’unique abri de l’équipage, menacé en bien des circonstances… Je vous laisse juge d’après ces photos…
Entreprise 2005
Enterprise des années 60
Les dimensions intérieures du vaisseau sont aussi réduites. Dans l’un des bonus des dvd, le décorateur explique que la cabine du Capitaine est volontairement basse de plafond, qui comporte une partie en pente, ce qui l’oblige à se pencher. Les couloirs aussi sont étroits, l’on y passe difficilement à quatre de front, les navettes de transport sont petites. J’avoue humblement que je n’avais pas perçu consciemment le décor, ce qui prouve sa forte et juste logique interne !
Autre attrait certain de la série, un gros travail de scénarisation a été consacré aux Vulcains, principalement sur deux aspects, qui n’existaient pas il me semble dans la série des années 60. Premier aspect politique, le rôle de protecteur inquiet du tout jeune peuple humain, turbulent, fougueux, pas habitué aux subtilités des relations inter-espèces… Cet aspect revient souvent dans la série, et l’enrichit. Nous nous retrouvons en élève, certes doué bien sûr, mais en élève tout de même ! Cette série est donc un apprentissage, le tout premier. Mais nous découvrirons aussi que les Vulcains mentent, sont aux prises avec leur passé guerrier, négligent parois d’assister leurs protégés humains… Rien n’est simple, tout est complexe entre les quatre ou cinq espèces principales de la série. Dans pratiquement tous les épisodes qui mettent en scène deux espèces, je n’ai jamais deviné la fin ! Il y a toujours une surprise, un rebondissement, une orientation qui surprend.
Second aspect plus intime, plus secret, qui est je trouve très bien développé, est ce fameux contrôle des Vulcains sur leurs sentiments, leur extrême rationalité qui leur permet de prendre les bonnes décisions. Hors, contrairement à ce que pouvait laisser penser la première série et les longs métrages, du moins dans mon souvenir, cette caractéristique n’a rien de naturelle, comme leurs oreilles pointues… C’est le fruit de tout un apprentissage, un contrôle obtenu par des exercices de méditation. Suite à des guerres atroces et dévastatrices, les Vulcains en sont venus à créer cet art de vivre. C’est donc de leur point de vue un acte fort de civilisation, et se méfie donc des autres espèces qui ne contrôle pas leurs pulsions.
Le combat entre sentiment et raison continue donc, éternel souci de l’Humanité ! Star Trek interroge sur notre propre nature. Et cette interrogation passe par le personnage féminin de T’Pol, qui prend la place de Monsieur Spock dans la série. Elle incorpore, normalement pour peu de temps, l’équipage de l’Enterprise. Et tout du long de la série, nous assistons à sa transformation, à ses envies de découverte du comportement humain, à ses doutes, ses rapports avec sa mère, ses mœurs vulcains en terme de mariage, qui contrecarre son envie d’indépendance et son amour pour un membre de l‘équipage humain. L’actrice arrive à faire passer énormément de choses avec toujours ce visage imperturbable.
Ce personnage, troublant et perturbé, est véritablement une grande réussite ! Petit à petit, elle se décompose, devient autre, tout en restant bien sûr Vulcaine. De plus, rien n’est bêtement moraliste ou à l’eau de rose. Si elle a ses premiers troubles, c’est tout simplement qu’elle n’a plus le temps de pratiquer ses exercices de relaxation à cause d’alertes fréquentes, de missions au sol…
Alors bien sûr, cette série au ton très adulte, porté sur de véritables problématiques politiques, sociales, diplomatiques, de rapports frontaux entre civilisations, conserve d’ahurissantes caractéristiques qui épouvanterait le lecteur de SF contemporaine la plus rationnelle et avancée !!! Mais cela se comprend en terme d’équilibre. Le cynisme ne peut complètement l’emporter. Star Trek des années 2 000 se doit d’emporter du Star Trek des années 1960... Et quoi de mieux que les pistolets énergétiques, les gerbes de flammes dans le poste de pilotage à la moindre attaque, la ridicule salle des machines, avec son générateur d’énergie, au tableau de contrôle digne des années cinquante ! Cela fait sourire, mais nous repose aussi de la tension narrative d’un haut niveau.
Petit détail sur les uniformes des membres humains, ils sont très proches d’un bleu de travail ! C’est assez troublant, mais en même temps cela rabaisse les humains par rapport aux autres espèces, si l’on considère bien sûr qu’il est inférieur socialement d’être un ouvrier par rapport à être ingénieur… Les humains de Star Trek ne sont pas conquérants, mais besogneux… Ils doivent apprendre, s’ils veulent survivre, prendre leur place et trouver leur dignité, confrontés à d’autres manières de pensées, des conflits qui les dépassent. Ces uniformes font également penser quelque peu à ceux en cours dans la marine des sous-marins, avec toujours l’idée de vaisseau insubmersible, mais toujours menacé !
Dernier petit détail scénaristique pour vous donner l’eau à la bouche. Puisqu’ils entreprennent leur première voyage, et découvrent toutes les possibilités de leur vaisseau, l’équipage de Star trek utilise le téléporteur à distance, mais uniquement dans les premiers épisodes pour des objets. Ils sont assez angoissés à l’idée d’être désintégrés et reconstitués.. ! Puis les circonstances, l’urgence les obligeront à l’utiliser eux-mêmes…
Nécessité fait loi. C’est cela aussi l’immense qualité scénaristique de la dernière série Star Trek !
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Battlestar Galactica, c’est pas mal aussi !
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