Miss Hulk (She-Hulk : Avocate)
Jennifer Walters est une jeune femme intelligente, mais qui manque cruellement de confiance en elle. Elle est aussi la cousine de Bruce Banner, alias Hulk, qui va accidentellement la contaminer avec son sang boosté aux rayons gamme et la transformer en une version féminine de Hulk. Heureusement pour elle, non seulement elle peut contrôler ses transformations à volonté et, de plus, conserve son intelligence même sous sa forme de Hulk. Elle ne souhaite pas devenir une super-héroïne et préfère poursuivre sa carrière d’avocate, mais l’irruption de Titania lors d’une de ses plaidoiries l’amène à révéler ses pouvoirs. C’est ainsi qu’elle se retrouve à la tête d’une direction juridique de défense des droits des super-humains. Mais elle va devoir faire face, son identité ayant été révélée, à une organisation du nom d’Intelligencia, qui semble décidée à s’en prendre à elle, pour une raison inconnue...
Miss Hulk est un personnage qui a fut créé en 1980 et les comics qui lui ont été consacrés par la suite ont souvent joué la carte de l’humour en adoptant un ton quelque peu décalé. C’est ainsi que Miss Hulk, comme Deadpool, brise régulièrement le "quatrième mur’ en s’adressant directement au lecteur (ou au téléspectateur, puisse la série reprend ce procédé).
Ce ton souvent léger est donc celui adopté par la série, qui reprend de nombreux autres éléments des comics... Avec des résultats souvent étonnants ! Car nous ne sommes plus en 1980 et ce qui pouvait paraître normal à cette époque ne l’est (hélas ?) plus aujourd’hui. Et l’exemple qui saute aux yeux (c’est le cas de le dire...), c’est celui du physique même de Miss Hulk. Car si Hulk était un monstre, sa version féminine semble tout droit sortie des pages centrales de Playboy (les plus anciens sauront de quoi je parle...) avec des mensurations démesurées... et en vert, évidemment ! Malheureusement, la qualité des effets spéciaux rappelle davantage le Hulk de Ang Lee que celui de l’Incroyable Hulk de Louis Leterrier.
En clair, et toutes proportions gardées (car Miss Hulk est beaucoup plus grande que Jennifer Walters), voilà un super-héroïne avec une très forte poitrine et des fesses très rebondies ! Surprenant, à une époque de féminisme exacerbé où toute trace de sexisme est impitoyablement traquée, dénoncée et attaquée en justice. Et d’autant plus surprenant de la part de Disney, plutôt en pointe ces derniers temps du combat "woke’. Le comble est atteint avec la scène inter-générique du troisième épisode dans laquelle Miss Hulk se met à twerker... ce qui n’a évidemment pas manqué de susciter quelques polémiques. Et les clichés sexistes ne s’arrêtent pas là, avec notamment un personnage homosexuel, grand couturier spécialisé dans les super-héros, qui est une véritable "folle" comment on pouvait en voir dans des sketches des années 80...
Le scénario de la série n’est pas particulièrement passionnant, il faut bien l’avouer et le fil conducteur est d’ailleurs si ténu qu’on pourrait quasiment visionner les épisodes dans le désordre sans perdre grand chose... Les adversaires auxquels Miss Hulk ne sont pas de son niveau et les combats sont quasiment sans enjeu, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan juridique, lorsque Titania et Jennifer s’affrontent sur les droits iiés au nom de Miss Hulk, déposé par la première, qui est également influenceuse, pour une marque de produits cosmétiques. Sans doute un reflet de la superficialité de la société d’aujourd’hui. Même l’équipe des démolisseurs (pourtant capables, dans les comics, de mettre une raclée à Thor) sont tournés en ridicule. Quant à Emil Blonsky, alias l’Abomination, redoutable adversaire de Hulk, le voilà apaisé et transformé en gourou animant des thérapies de groupe...
Heureusement, d’autres personnages du MCU viennent en renfort et nous offrent quelques bons moments. Hulk bien entendu, mais aussi le sorcier (presque) suprême Wong bien connu des fans de Docteur Strange et surtout Daredevil, le transfuge des séries Netflix (déjà aperçu dans Spider Man : No Way Home), pour un épisode qui est sans doute le meilleur de la série*.
Mais la fin de la série, en queue de poisson, est finalement à l’image de tout le reste. Cela aurait pu être drôle, original, surprenant et sympathique (avec un clin d’oeil au génial Kevin Feige, grand maître du MCU) ... Mais en fait, ça tombe un peu à plat, pas vraiment réussi, pas vraiment raté non plus. Et surtout, ça ne donne pas vraiment envie de voir une saison 2.
* Espérons que le Daredevil interprété par Charlie Cox aura droit un jour à son propre film, car aussi bien le personnage que l’acteur possèdent le potentiel pour devenir un des super-héros préférés des fans.